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Burundi: assassinat du général Nshimirimana, pilier du régime

mediaDes soldats dans des rues de la capitale burundaise, en mai 2015.REUTERS/Goran Tomasevic

Le général Adolphe Nshimirimana, ancien chef d’état-major de l’ex-rébellion CNDD-FDD et l'un des hommes forts du régime de Pierre Nkurunziza a été tué, ce dimanche, à Bujumbura dans une attaque à la roquette. Par ailleurs, et alors qu'il faisait son travail sur les lieux de l'attaque, notre correspondant a été arrêté par un agent des renseignements, puis tabassé avant d'être relâché.

La voiture du général Adolphe Nshimirimana a été, d'après plusieurs témoins, touchée par deux roquettes puis arrosée à l'arme automatique dans la matinée de ce dimanche, près de l’hôpital Roi-Khaled, dans la capitale, Bujumbura. Les forces de l'ordre ont fait état de sept arrestations, sans autre précision.

Peu avant midi, le conseiller en communication de la présidence a confirmé la mort du haut gradé. « J'ai perdu un frère, un compagnon de lutte, la triste réalité c'est que le général Adolphe Nshimirimana n'est plus de ce monde », a écrit sur son compte Twitter Willy Nyamitwe.

Fidèle parmi les fidèles

Adolphe Nshimirimana était un fidèle parmi les fidèles du président burundais Pierre Nkurunziza, son véritable bras droit, une figure incontournable de l'appareil sécuritaire. Il était l'un de ceux sur lesquels le président savait qu'il pouvait s'appuyer. Comme lui, il a fait ses armes au sein de la rébellion hutu du CNDD-FDD, devenu parti présidentiel : il en a même été le chef d'état-major.

Mais il était surtout connu pour avoir dirigé pendant dix ans le Service national de renseignement, également appelé la Documentation. Il avait été écarté de ce poste en novembre 2014, remplacé par un général jugé plus modéré et occupait depuis, officiellement, la fonction de chargé de mission à la présidence. Mais en réalité, il avait conservé toute son influence. Il avait la main sur l'appareil de sécurité, agissant dans l'ombre, et était souvent présenté comme le véritable numéro 2 du régime.

Le général Nshimirimana était notamment perçu comme l'un des principaux maîtres d'œuvre de la répression des manifestations de ces derniers mois et aussi l'un des artisans de l'échec de la tentative de coup d'Etat avortée de mai dernier. C'est même lui qui, depuis l'un de ses bars de la commune de Kamenge, aurait dirigé la contre-offensive des forces loyalistes.

Sa mort intervient une semaine après la proclamation de la victoire de Pierre Nkurunziza à l'élection présidentielle, victoire qui lui permet d'entamer un troisième mandat – controversé – à la tête du pays.

Le correspondant de RFI arrêté et passé à tabac

Peu de temps après l'attaque, notre correspondant au Burundi Esdras Ndikumana s'est rendu sur les lieux de l'attaque dans laquelle le général Adolphe Nshimirimana a été tué ce dimanche à Bujumbura. Alors qu'il prenait des photos, il a été arrêté puis emmené au siège du Service national de renseignement. Là-bas, il a été passé à tabac et traité de « journaliste ennemi ». Il a été par la suite relâché et est actuellement soigné.

RFI a appelé la présidence du Burundi pour protester vigoureusement contre le traitement infligé à notre correspondant.

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