Malgré l’interdiction des autorités, l’opposition sénégalaise a appelé à manifester ce mercredi 29 mars après-midi à Dakar pour protester contre le procès de l’opposant Ousmane Sonko, poursuivi par le ministre du Tourisme pour diffamation. Les manifestants ont été dispersés par les forces de l’ordre avec des gaz lacrymogènes, et des affrontements ont éclaté près de l’université Cheikh Anta Diop, où la marche avait été prévue. Des responsables et des députés de la coalition d’opposition, Yewwi Askan Wi, ont également été dispersés alors qu’ils voulaient tenir un point de presse au siège du Parti du renouveau et du progrès.
Cette marche avait été interdite pour des raisons de sécurité, mais l’opposition estime que le pouvoir instrumentalise la justice pour l’étouffer. Les écoles ont été fermées dans tout le pays, les vacances ont été anticipées et les commerces, les banques et les liaisons de bus de la compagnie nationale ont été suspendus à Dakar.
Ce jeudi 30 mars, s’ouvre le procès controversé d’Ousmane Sonko, leader du parti Pastef et candidat à la présidentielle prévue en février 2024. Cette procédure pourrait lui barrer la route pour l’élection. Son procès, après trois renvois, fait craindre de nouveaux troubles, comme cela avait été le cas lors de la précédente audience le 16 mars.
Le pouvoir et l’opposition affichent leur détermination depuis plusieurs semaines dans ce bras de fer. Du côté de l’opposition, on défend le combat « pour les libertés » et contre l’« instrumentalisation de la justice ». Du côté du pouvoir, la détermination affichée, c’est de défendre « l’ordre public et la sécurisation des personnes et des biens ». Ce procès sera donc une nouvelle étape du bras de fer, à moins d’un an de l’élection présidentielle.
Le Monde suit de près la situation à Dakar et continuera de fournir des mises à jour sur cette affaire en évolution.
Fatoumata Diallo