À l’issue de la visite du procureur Karim Khan en République démocratique du Congo (RDC), un nouvel accord de coopération a été signé la semaine dernière entre le bureau du procureur et la ministre de la Justice, Rose Mutombo. Ce document vise à intensifier la collaboration entre la RDC et la Cour pénale internationale (CPI). Cette initiative suscite de grandes attentes quant à son impact sur la lutte contre les violences persistantes dans le pays.
Malgré près de vingt ans de partenariat entre la RDC et la CPI, les violences dans le pays n’ont pas diminué, bien au contraire, elles tendent même à s’intensifier et à s’étendre dans d’autres régions. Face à cette réalité, le mémorandum d’entente signé par les deux parties se veut ambitieux, avec pour objectif de changer les approches employées jusqu’à présent. Le procureur a déclaré lors de la signature de l’accord que “nous ne pouvons pas continuer à faire la même chose et attendre des résultats différents”.
Ce nouvel accord engage la RDC à soutenir les activités du bureau du procureur et à fournir toutes les facilités et les conditions nécessaires à leur bon déroulement sur l’ensemble du territoire congolais. L’un des objectifs majeurs de cette coopération est d’établir une cartographie conjointe entre la RDC et la CPI afin d’identifier les cas qui pourraient être traités par les autorités congolaises ou par le bureau du procureur. En effet, après l’est et le centre du pays, l’ouest de la RDC est également touché par les violences. De plus, le pays s’engage à accorder la priorité à la poursuite des crimes contre les enfants et des crimes sexuels.
Le bureau du procureur s’engage, de son côté, à faciliter l’accès à sa base de données et à transmettre aux autorités congolaises les documents et les matériels pertinents pour soutenir les procédures nationales. Cette mesure vise à renforcer la collaboration et à faciliter les enquêtes et les poursuites engagées par la RDC contre les auteurs de violences. L’accord de coopération entre la RDC et la CPI représente donc une nouvelle étape dans la lutte contre l’impunité et la promotion de la justice en République démocratique du Congo.