Le maintien de l’Afrique du Sud au sein de l’Accord de croissance et d’opportunité en Afrique (Agoa) est remis en question alors que les relations entre les États-Unis et l’Afrique du Sud font face à une nouvelle tension. À Washington, des inquiétudes ont été soulevées quant à un possible soutien sud-africain à la Russie dans son conflit en Ukraine, ce qui pourrait entraîner des conséquences diplomatiques et économiques significatives.
Selon le haut directeur pour les affaires africaines du Conseil de sécurité national américain, l’administration Biden partage les inquiétudes exprimées par le Congrès au sujet d’un éventuel partenariat de sécurité entre la Russie et l’Afrique du Sud. Des parlementaires des deux partis ont adressé une lettre à plusieurs responsables de l’administration, affirmant que l’Afrique du Sud aurait dépassé sa position officielle de neutralité dans la guerre en Ukraine menée par la Russie.
Des informations du renseignement américain suggèrent qu’en avril, un avion-cargo militaire russe, soumis à des sanctions américaines, aurait fait escale en Afrique du Sud. En outre, en 2022, un navire russe, également sous sanctions, aurait accosté dans le pays pour charger des armes et des munitions potentiellement destinées à l’Ukraine. Ces allégations soulèvent des préoccupations quant à l’implication de l’Afrique du Sud dans le conflit en cours.
Face à ces événements, des parlementaires proposent à l’administration américaine de retirer à l’Afrique du Sud l’organisation du forum de l’Agoa, qui constitue un cadre de coopération économique entre les États-Unis et les pays d’Afrique subsaharienne. L’Afrique du Sud est l’un des principaux bénéficiaires de cet accord et a exporté l’année dernière pour trois milliards de dollars vers les États-Unis. Une telle décision aurait un impact économique majeur sur le pays.