Des peines de prison ferme ont été requises à l’encontre de dix accusés dans le cadre du « projet d’incendie du palais du roi des Mossis » au Burkina Faso. Le parquet les accuse d’avoir cherché à semer des troubles dans la capitale et à fragiliser le pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré. Parmi les chefs d’accusation retenus figurent notamment l’« attroupement » et la « mise en danger de la vie d’autrui ». La décision sera rendue le 7 juillet prochain.
Les accusés, qui comprennent des responsables de la société civile et des journalistes, ont été arrêtés au début du mois de mai, accusés d’avoir lancé un appel à incendier le palais du Mogho Naba, roi des Mossis et principal groupe ethnique du pays. Le procès, qui a duré plusieurs jours, a vu le parquet requérir cinq ans de prison ferme et une amende de 10 millions de francs CFA à l’encontre de Marcel Tankoano, militant du mouvement M21, présenté comme l’instigateur principal du complot. Huit co-accusés risquent également la même peine, tandis que l’amende demandée pour eux est réduite à cinq millions de francs CFA chacun. Enfin, un dixième protagoniste pourrait être condamné à six mois de prison ferme.
Le procureur, s’exprimant devant la Cour, a souligné la fragilité de la société burkinabè en raison de l’insécurité et du manque de cohésion. Selon lui, les accusés ont choisi de mettre le feu au palais « pour leur épi de maïs », c’est-à-dire dans l’espoir d’en tirer profit. Il a affirmé qu’ils cherchaient à créer une opposition entre les Mossis et les autres ethnies du pays. Le parquet a également demandé que certains accusés soient privés de leurs droits civils d’association pendant cinq ans.
Les avocats de la défense ont plaidé en faveur de la relaxe de leurs clients, arguant de l’absence d’infractions avérées. Ils ont dénoncé le manque de preuves et ont souligné que les témoignages recueillis ne démontraient aucun lien direct entre leurs clients et l’organisation des attroupements visant à incendier le palais du Mogho Naaba. La décision finale reviendra à la Cour.