La fête de l’Aïd-el-Kébir, connue sous le nom de Tabaski en Afrique de l’Ouest, marque le début d’une semaine de célébrations dans les pays musulmans. La Tabaski est une occasion de piété et de retrouvailles en famille, autour d’un plat de mouton. Cependant, comme chaque année, l’achat du mouton tant attendu représente un casse-tête pour de nombreuses familles.
À la recherche du mouton parfait
Dans un marché pluvieux d’Adjamé, l’un des points de vente de moutons à Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire, les clients se font rares. Malgré cela, certains acheteurs, tels que Sanga Coulibaly, expriment leur soulagement d’avoir trouvé leur précieux animal et leur joie de pouvoir retrouver leurs proches pour célébrer la fête. Cependant, le nombre exact de convives autour de la table reste incertain. Chez les Coulibaly, on se prépare à accueillir du monde.
Le mouton, au cœur de la Tabaski
Roukiatou Keïta, une mère de famille de 49 ans vivant à Conakry, en Guinée, parle avec enthousiasme de la fête à venir. Pour elle, la Tabaski est l’occasion de savourer des moments de prière, mais aussi de déguster des mets délicieux. En Guinée, la viande de bœuf est très appréciée, mais la Tabaski permet à Roukiatou de se régaler avec de l’agneau, qu’elle préfère même au bœuf. Elle exprime sa satisfaction à l’idée de se faire plaisir en dégustant cette viande tant attendue.
Préoccupations financières et contexte sénégalais
Malgré les réjouissances familiales, la question financière demeure une source de préoccupation récurrente. Certains fonctionnaires, comme Sani Mamane au Niger, attendent avec impatience leur salaire pour pouvoir acheter leur mouton. Cette année, au Sénégal, la Tabaski est marquée par un contexte politique tendu, ce qui a entraîné une diminution du nombre de points de vente dans la capitale, Dakar. Les vendeurs constatent une certaine réticence des clients, qui hésitent en raison des prix élevés et de l’incertitude politique. Cette tendance à la hausse des prix se répète dans de nombreux pays de la région, et malgré une légère amélioration en Mauritanie, de nombreuses familles risquent de s’endetter pour célébrer la fête.