Le Tribunal suprême espagnol annule une condamnation erronée pour viols, permettant ainsi la libération d’un maçon marocain qui a passé 15 années derrière les barreaux. La justice espagnole a révélé que l’homme avait été condamné sur la base de similitudes physiques avec le véritable coupable.
L’erreur judiciaire mise en lumière par le Tribunal suprême
Dans un communiqué publié le 29 juin, la chambre pénale du Tribunal suprême espagnol a annoncé l’annulation du jugement rendu par l’Audience provinciale de Barcelone le 23 septembre 1992. Ce jugement condamnait injustement un homme à une peine totale de 24 ans d’emprisonnement pour des viols et des blessures. Cette décision révèle une erreur judiciaire majeure qui a privé l’homme de sa liberté pendant plus d’une décennie et demie.
Les nouveaux éléments qui ont conduit à l’innocence de l’accusé
La libération de cet homme, nommé Ahmed Toummouhi, est due à la découverte de nouveaux éléments probants, dont des rapports d’experts qui n’avaient pas été présentés au tribunal lors de son procès initial. Ces rapports démontrent que l’ADN retrouvé sur les sous-vêtements de la victime ne correspond pas aux marqueurs génétiques de l’accusé. Malheureusement, ces rapports avaient été établis en 1992, mais les experts n’avaient pas été convoqués pour témoigner à l’audience, et le tribunal n’avait pas suspendu le procès pour leur permettre de le faire.
Une affaire marquée par des coïncidences malheureuses
La détention injuste d’Ahmed Toummouhi est le résultat d’une série de malheureuses coïncidences. Lui et un autre Marocain, qu’il ne connaissait pas, avaient été arrêtés en Catalogne au début des années 1990, suite à une série de viols. Le véritable coupable, un citoyen espagnol qui partageait des ressemblances physiques avec Ahmed Toummouhi, a été appréhendé plusieurs années plus tard. Dans une interview accordée au quotidien El País en février 2022, l’une des victimes, âgée de 14 ans au moment des faits, avait exprimé le souhait que justice soit rendue à Ahmed Toummouhi, injustement accusé.