Depuis l’installation des députés en septembre dernier, l’Assemblée nationale du Sénégal fait face à un bouleversement des rapports de force, devenant le témoin d’une scission au sein de l’opposition. Cette division est apparue clairement lors du vote de deux projets de loi issus du dialogue national, à l’approche de l’élection présidentielle prévue en février 2024. Autrefois unis, les partis d’opposition tels que le Pastef d’Ousmane Sonko et Taxawu Sénégal de Khalifa Sall, tous deux membres de la coalition, suivent désormais chacun leur propre voie.
Le groupe parlementaire Yewwi Askan Wi en question
L’avenir du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi suscite de nombreuses interrogations alors que les divergences entre le Pastef et Taxawu Sénégal ont éclaté au grand jour. Ces deux partis, auparavant unis dans leur combat contre le chef de l’État lors des législatives, sont aujourd’hui focalisés sur la candidature de leurs leaders respectifs. Au cours de la session parlementaire extraordinaire consacrée aux lois issues du dialogue national, des échanges de piques acrimonieux ont eu lieu entre les représentants des deux formations politiques, mettant en exergue leurs désaccords.
Une opposition divisée face aux textes du dialogue national
Face aux projets de loi découlant du dialogue national et défendus par le gouvernement, Taxawu Sénégal et le PDS de Karim Wade ont décidé d’assumer leur responsabilité en les votant favorablement. Cette position a isolé le Pastef dans l’hémicycle et donné une marge de manœuvre supplémentaire à la coalition au pouvoir, qui avait remporté de justesse les élections législatives du 31 juillet 2022. Désormais, l’opposition est marquée par une ligne plus modérée incarnée par Taxawu et le PDS, alors que le Pastef est considéré comme plus radical dans ses positions.
Une opposition saluée pour sa responsabilité
Les élus de la majorité présidentielle regroupés sous la bannière de Benno Bokk Yakaar ont salué cette nouvelle posture de l’opposition qu’ils qualifient de « responsable », en contraste avec l’image d’une « opposition radicale » attribuée au Pastef. Cette évolution dans le paysage politique sénégalais laisse planer de nombreuses incertitudes quant à l’avenir de l’opposition et à l’issue de l’élection présidentielle à venir. Alors que la campagne électorale approche à grands pas, les jeux de pouvoir au sein de l’Assemblée nationale risquent de continuer à influencer les dynamiques politiques du pays.