Référendum constitutionnel en Centrafrique: Une consultation sous des regards contrastés
Le référendum constitutionnel qui s’est déroulé en Centrafrique le dimanche 30 juillet a suscité des avis divergents dans le pays. Alors que l’Autorité nationale des élections aura jusqu’au prochain lundi pour annoncer les chiffres provisoires et la participation au scrutin, les partisans du “oui” et les opposants qui avaient appelé au boycott ont des interprétations très différentes du déroulement de cette consultation. Tandis que les premiers célèbrent un grand succès et prévoient l’application prochaine de la nouvelle Constitution, leurs adversaires considèrent cet événement comme un accaparement du pouvoir et appellent à une résistance démocratique.
Soutien massif pour le camp du “oui”
Evariste Ngamana, le directeur général de la campagne en faveur du “oui”, a exprimé sa satisfaction après une nuit de compilation des résultats obtenus par les équipes de ce camp. Selon lui, la participation a été massive, et le gouvernement centrafricain s’est chargé entièrement de l’organisation du scrutin, avec un soutien logistique du groupe Wagner et du Rwanda. Il affirme que le référendum s’est déroulé dans la quiétude et avec une sécurité maximale assurée par les forces de défense et de sécurité. Pour lui, cette Constitution est le fruit de la volonté du peuple centrafricain, et il est donc impératif de respecter cette expression démocratique.
L’opposition rejette une procédure illégale
En revanche, l’opposition ne partage pas cette vision et considère que les électeurs n’ont pas voté en soutien à une procédure illégale. Crépin Mboli-Goumba, le coordonnateur de la plateforme Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC), estime que face à un accaparement du pouvoir par la force ou la ruse, il est du devoir de chaque Centrafricain de s’organiser pour faire échec à cette situation. Selon lui, la résistance devient un devoir constitutionnel, et les citoyens s’organisent pour rejoindre les Forces vives de la nation, afin de lutter pour l’établissement de la démocratie.
La position des observateurs de la CEEAC
Les observateurs de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) ont présenté leur rapport de circonstance lors d’une conférence de presse à Bangui. Selon cette mission, malgré les appels au boycott de certains membres de l’opposition, le peuple centrafricain s’est rendu massivement aux urnes pour voter la loi fondamentale de son pays. Ce rapport vient souligner le contraste entre les différentes perceptions du référendum, et met en évidence la complexité de la situation politique en Centrafrique.