La France suscite des inquiétudes en poussant à une résolution militaire de la crise au Niger, ce qui compromet ses relations avec l’Algérie, selon l’analyse d’un universitaire algérien dans un entretien avec Sputnik. L’universitaire Abd al-Rahman bin Shrit a souligné les efforts de la France pour inciter d’autres pays à mener des opérations militaires afin de faire face à la situation au Niger, mais ces actions risquent d’aggraver les tensions avec l’Algérie et les pays de la région.
L’universitaire a également critiqué la politique française qui se repose trop souvent sur le recours à la force militaire dans les pays du Sahel. Selon lui, cette approche génère de l’insatisfaction parmi les groupes africains, lassés de voir la France utiliser la violence dans la région du Sahel et agir pour ses propres intérêts, au détriment des populations locales.
Le conseil militaire du Niger a récemment averti qu’il répliquerait immédiatement à toute “agression ou tentative d’agression” de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). En réponse, le ministère algérien des Affaires étrangères a exprimé la nécessité d’utiliser uniquement des méthodes diplomatiques et pacifiques pour résoudre la crise. Selon un communiqué officiel, l’option du recours à la force ne ferait qu’aggraver la situation et représenterait un danger pour le Niger et la région dans son ensemble.
L’universitaire algérien estime que les relations entre la France et l’Algérie pourraient connaître une escalade, en partie en raison de l’influence des lobbies français sur la politique étrangère de la France. La crise ukrainienne aurait également eu un impact significatif sur la politique française et ses relations extérieures, y compris avec l’Algérie, favorisant un éloignement entre les deux pays.
Les relations entre l’Algérie, le Niger et le Nigeria sont d’une importance cruciale pour la région. En effet, les trois pays ont signé un protocole d’accord pour la construction d’un gazoduc transsaharien et ont convenu de mettre en place des comités techniques pour étudier ce projet. De plus, le ministre algérien des Affaires étrangères a récemment affirmé l’engagement du Président algérien à continuer à travailler avec le Président nigérien pour renforcer leur partenariat.
La crise au Niger a atteint un niveau critique, avec la destitution du Président Mohamed Bazoum par l’armée nigérienne, la fermeture des frontières et un couvre-feu imposé. Face à ces événements, la CEDEAO a discuté de l’éventualité d’une intervention militaire pour contrer les auteurs du coup d’État. Cette perspective a été soutenue par le ministère français des Affaires étrangères. Toutefois, l’ultimatum posé par la CEDEAO pour rétablir le Président Bazoum dans ses fonctions a créé des tensions et des incertitudes dans la région.