Bamako, la capitale malienne, a émis des avertissements concernant les graves conséquences qui pourraient découler d’une intervention militaire de la CEDEAO au Niger. Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a mis en avant les expériences passées de déploiements militaires dans les pays voisins ainsi que dans des zones telles que l’Irak et la Libye. Selon lui, ces interventions ont souvent abouti à des résultats désastreux, laissant derrière elles des situations complexes et instables.
Le ministre Diop a souligné sa perplexité face à l’idée d’utiliser une force militaire pour restaurer des autorités renversées. Il a cité les exemples de l’Irak et de la Libye, où les interventions internationales sont restées marquées par l’instabilité et la complexité politique et sécuritaire. En faisant référence à ces cas, il a remis en question l’efficacité d’une telle approche au Niger, compte tenu de la situation déjà précaire dans la région.
Le ministre a également exprimé la position commune du Burkina Faso et du Mali en s’opposant fermement à toute ingérence militaire étrangère dans les affaires politiques internes. Cette déclaration reflète leur volonté de résoudre les problèmes politiques internes de manière souveraine, sans l’intervention de forces militaires extérieures. Le ministre Diop a également relevé que la CEDEAO devrait plutôt concentrer ses efforts sur des solutions diplomatiques et politiques pour résoudre la crise au Niger.
La situation au Niger est devenue tendue depuis le coup d’État militaire qui a renversé le Président Mohamed Bazoum en juillet. Les partenaires occidentaux du Niger, ainsi que la plupart des pays africains, ont condamné ce coup d’État. Cependant, les militaires au pouvoir ont reçu le soutien de leurs homologues maliens et burkinabè, qui sont également arrivés au pouvoir par des coups d’État en 2020 et 2022. Ces pays font face à des défis sécuritaires similaires et considèrent toute intervention au Niger comme une menace directe pour eux.
La perspective d’une intervention militaire continue de susciter des inquiétudes et des critiques. Des sénateurs nigérians ont récemment appelé à une approche privilégiant les solutions politiques et diplomatiques. Tant la CEDEAO que les pays occidentaux insistent sur le rétablissement de l’ordre constitutionnel et la libération du président Bazoum, qui est actuellement retenu prisonnier. Cette situation complexe met en évidence la nécessité d’une réponse mesurée et prudente pour résoudre la crise et prévenir toute escalade incontrôlée.