La campagne électorale en préparation des élections générales du 26 août au Gabon a démarré de manière peu remarquée. Malgré le rassemblement inaugural d’Ali Bongo, l’atmosphère dans la capitale, Libreville, semble demeurer inchangée et réservée. Le pays s’apprête à organiser simultanément trois scrutins majeurs : présidentiels, législatifs et locaux.
Au carrefour de Nzeng Ayong, dans le 6ème arrondissement de Libreville, de jeunes vendeurs de vêtements d’occasion vaquent paisiblement à leurs activités. Ils témoignent de l’absence de ressenti quant à la campagne électorale en cours. « Rien ! Aucun engouement ! Désolé, rien, aucun engouement ! », déclare l’un d’entre eux. « On ne savait même pas qu’il y avait une campagne électorale. Ça ne bouge pas, on ne perçoit pas vraiment d’enthousiasme », ajoute un autre.
Les rues restent dépourvues de meetings géants, d’affiches et de banderoles… Seul Ali Bongo figure sur quelques panneaux. Les résidents du quartier d’Akanda, au nord de Libreville, déplorent l’absence d’effervescence qui marquait les élections précédentes. « En comparaison avec les années antérieures, 2009, 2016… Franchement, on ne la sent pas. Elle est nulle ! », souligne-t-on. Un autre habitant confirme : « Seul le parti au pouvoir a lancé sa campagne. Je pense que l’opposition poursuit ses consultations en vue de désigner un candidat unique avant de lancer sa propre campagne ».
Gerard Ella Nguéma, candidat à l’élection présidentielle, soulève la question du financement des campagnes par l’État : « Je pense que ce financement devrait normalement être assuré. L’élection présidentielle est tout de même le plus haut scrutin de notre pays ». Actuellement, tous les candidats majeurs concentrent leurs efforts en région. Leur intention est de conclure leur campagne à Libreville, où réside près de la moitié de la population gabonaise. Malgré le début discret, il reste à voir si l’effervescence électorale s’intensifiera à mesure que la date fatidique se rapproche.