Le président de transition, Mahamat Idriss Déby Itno, envoie un avertissement aux rebelles tchadiens lors d’un déplacement à la frontière libyenne, suite à une incursion rebelle. Le Fact rompt le cessez-le-feu et prévoit des représailles, tandis que le pouvoir tchadien défend sa position.
Dans un geste audacieux, le président de transition du Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno, a adressé un avertissement direct aux groupes rebelles du Nord du pays. Lors d’une diffusion en direct sur les réseaux sociaux, le chef d’État a exprimé sa détermination à faire face aux menaces à la frontière libyenne. Cette communication intervient en réponse à l’incursion récente du groupe rebelle CCMSR et à la montée des tensions avec le Fact, le même groupe armé qui avait orchestré l’attaque fatale contre son père, le président Idriss Déby, en avril 2021.
Le groupe Fact, qui prétend que le gouvernement tchadien prépare une offensive contre ses bases en territoire libyen, a annoncé la rupture unilatérale du cessez-le-feu établi il y a deux ans. Le secrétaire exécutif du Fact, Mahamat Bahr Bechir Kindji, a révélé que des représailles étaient en préparation. Il a également réfuté les allégations selon lesquelles le Fact aurait franchi la frontière libyenne, en invoquant les accords de Khartoum de 2018, qui autorisent les États à poursuivre les rebelles sur le territoire de leurs voisins en cas d’attaque.
Le président Mahamat Idriss Déby Itno a affirmé la réalité de l’incursion du CCMSR le 10 août dernier, ainsi que le bombardement d’une base rebelle par les forces aériennes tchadiennes. De Kouri Bougoudi, à proximité de la frontière libyenne, il a déclaré : “Je suis ici pour vous dire que je suis vivant et prêt à répondre. Si vous désirez la paix, nous sommes ouverts au dialogue. Mais si vous choisissez la guerre, je vous attends ici à Kouri.” Ce discours intervient dans un contexte où le parti du défunt président Idriss Déby appelle les rebelles à déposer les armes et à embrasser la paix.
Cette escalade des tensions entre le pouvoir tchadien et les groupes rebelles souligne la fragilité de la situation sécuritaire dans la région. Alors que le président de transition cherche à consolider son autorité, les rebelles continuent de contester le gouvernement en place. Les accords de Khartoum, censés apporter un cadre pour la résolution des conflits, semblent être mis à l’épreuve. La question cruciale est de savoir si les parties en conflit peuvent trouver un terrain d’entente pour éviter une escalade majeure et une détérioration de la situation déjà précaire au Tchad.