La Cour constitutionnelle de la République centrafricaine a annoncé dimanche 20 août les résultats officiels du référendum constitutionnel du 30 juillet 2023. L’issue du scrutin se révèle nette : le camp du « Oui » l’emporte de manière écrasante, mettant en œuvre un léger ajustement en accord avec les chiffres de l’Autorité nationale des élections. Cette nouvelle Constitution, adoptée, sonne la fin de la limitation des mandats présidentiels, ouvrant ainsi la voie à une possible troisième candidature pour le président Faustin-Archange Touadéra.
Le président de la Cour suprême a proclamé les résultats finaux à 13h30 devant une assemblée partiellement remplie, où les partisans du « oui » et les curieux avaient pris place. La Cour a d’abord examiné la requête d’un citoyen centrafricain demandant l’annulation du référendum du 30 juillet. La Cour a jugé que cette requête était en contradiction avec la Constitution et l’a rejetée. Les résultats présentés montrent un taux de participation de 57,23 %, légèrement en deçà des 61,10 % annoncés précédemment par l’Autorité nationale des élections. Le « Oui » a triomphé avec 95,3 % des voix, tandis que le « Non » n’a obtenu que 4,93 %.
La Cour suprême a officiellement entériné le projet de nouvelle Constitution soumis lors du référendum. Cette révision constitutionnelle abolit la limitation du nombre de mandats présidentiels, remplaçant le quinquennat renouvelable une seule fois par un septennat sans restriction. Elle interdit également la binationalité pour les candidats aux élections en Centrafrique. Cette décision suscite des réactions mitigées.
Les partisans de la nouvelle Constitution célèbrent la décision de la Cour constitutionnelle. Héritier Doneng de la majorité présidentielle se félicite du verdict, affirmant que c’est une victoire pour le peuple centrafricain qui a longtemps réclamé ce changement. Cependant, Élysée Nguemalé, dont la requête a été rejetée, exprime sa déception et considère la décision comme une atteinte à la démocratie.
L’opposition, représentée par le Bloc républicain pour la défense de la Constitution, rejette ce nouveau texte constitutionnel. Elle affirme que seule la Constitution du 30 mars 2016 est valable et envisage de résister à ce qu’elle considère comme une tentative de suppression de la démocratie dans le pays. Les regards se tournent désormais vers le président Touadéra, qui devra promulguer cette nouvelle loi fondamentale dans les jours à venir, marquant ainsi une nouvelle étape dans la trajectoire politique de la République centrafricaine.