Le Fact, le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad, connaît des moments difficiles, sous la pression militaire de la Libye et du gouvernement tchadien de transition. Après avoir quitté son fief sud-libyen, utilisé comme base arrière pour ses attaques au Tchad depuis plus d’une décennie, la rébellion dirigée par Mahamat Mahadi Ali fait face à une série de coups durs.
La situation s’est détériorée davantage avec l’arrestation début octobre dernier de Tahir Wodji, chef d’état-major général du Fact, à Sebha, dans le sud libyen. Bien que son arrestation ait été orchestrée par les hommes du général Haftar, un ancien allié du Fact, Wodji a été relâché quelques semaines plus tard, suggérant des connexions préexistantes avec Ndjamena. Les attaques aériennes du pouvoir tchadien de transition sur les positions du Fact dans le sud libyen ont également causé plusieurs pertes.
Suite à ces événements, le Fact s’est retrouvé acculé, prenant la décision de se replier dans la “passe de Salvador,” un no man’s land à la frontière entre le Tchad, le Niger, l’Algérie, et la Libye. Cependant, la rébellion a reçu un ultimatum du gouvernement libyen pour quitter le pays, soulignant l’ampleur de la pression exercée sur le groupe rebelle.
Les perspectives pour le Fact semblent sombres, avec des membres clés se détournant du mouvement. Bahr Bechir Kindji, ancien prisonnier de guerre et secrétaire général adjoint du Fact, a récemment décidé de se rallier au pouvoir de transition avec un contingent réduit d’hommes. Le Fact dénonce cette manœuvre comme une tentative de déstabilisation orchestrée par Ndjamena.