Au cœur d’Abuja, le 10 décembre 2023, se tiendra le sommet des chefs d’État de la CEDEAO, où la résolution des crises politico-institutionnelles et sécuritaires au Mali, au Burkina Faso et au Niger prendra la scène centrale. La destinée du Mali, en rupture avec l’organisation sous-régionale, sera décidée lors de cette réunion. Le bilan du mandat du Président Nigérian Bola Tinubu Ahmed, actuel président de la CEDEAO, sera également exposé, dévoilant une organisation sous pression et une autorité potentiellement flétrie.
Les membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), à savoir le Mali, le Burkina Faso, et le Niger, semblent préparer des contre-mesures stratégiques en cas de sanctions de la CEDEAO. Des rencontres intenses, des annonces de structures nouvelles, et un renforcement des liens entre les trois États sahéliens marquent le début d’une bataille médiatique entre Bola Ahmed Tinubu et le Colonel Assimi Goita, leaders des deux camps opposés.
À l’approche de sanctions potentielles de la CEDEAO contre le Mali, se pose la question de la légitimité des autorités actuelles de l’Alliance des États du Sahel pour retirer leurs pays de l’organisation sous-régionale. Cette situation risque de plonger la CEDEAO dans une crise sans précédent, ébranlant son image et mettant en doute son autorité. L’issue de cette confrontation politique entre la CEDEAO et l’Alliance des États du Sahel reste incertaine.
Sous la présidence de Bola Tinubu, la CEDEAO a connu des humiliations inédites. Face à un coup d’État perpétré au Niger, Tinubu a été confronté à des défis majeurs. La question cruciale demeure : le président en exercice de la CEDEAO saura-t-il redresser la barre et réaffirmer l’autorité de l’organisation, ou assistera-t-on à une fragilisation continue de la CEDEAO ?
Les sanctions imminentes risquent de fragiliser davantage les économies des trois pays sahéliens, engendrant une tension sociale palpable. Avant de s’engager dans une nouvelle aventure, la négociation avec la CEDEAO pourrait être la clé d’une sortie de crise. Un chronogramme bien argumenté, offrant une perspective raisonnable, pourrait servir de base pour des pourparlers visant à éviter des sanctions économiques dévastatrices pour des populations déjà vulnérables.