Au Gabon, une vague de protestations a éclaté parmi les élèves des collèges et lycées. Ce lundi, des centaines d’entre eux ont manifesté contre le durcissement des conditions d’obtention des bourses scolaires, une décision gouvernementale exigeant désormais une moyenne de 12/20, contre 10/20 auparavant, pour être éligible à cette aide financière.
Cette modification substantielle des critères d’attribution soulève des inquiétudes majeures parmi les étudiants. Auparavant, sous le régime d’Ali Bongo et avant sa suppression en 2017, chaque élève atteignant une moyenne de 10/20 recevait trimestriellement une bourse de 24 000 FCFA. L’annonce récente du ministre de l’Éducation nationale, exigeant une moyenne plus élevée pour bénéficier de cette aide, a pris les élèves et leurs familles par surprise.
Historiquement, cette bourse a été une aide significative pour de nombreux élèves gabonais. Sa suppression en 2017 avait déjà créé un vide, d’où la promesse de son rétablissement par le général Brice Clotaire Oligui Nguéma lors de son discours d’investiture. Cependant, la volte-face du gouvernement concernant les conditions d’attribution a entraîné des manifestations dans plusieurs villes importantes du Gabon, dont Libreville et Franceville.
Face à cette décision, de nombreuses critiques se sont élevées. Sur les réseaux sociaux, les utilisateurs condamnent ce qu’ils considèrent comme une trahison des promesses gouvernementales. Donatien Boulingui, président du Conseil national des parents d’élèves, a mis en garde contre les effets psychologiques négatifs que ces mesures pourraient avoir sur les jeunes élèves.
En réponse à cette situation tendue, Laurence Ndong, ministre et porte-parole du gouvernement, a exprimé lors d’une apparition télévisée sa déception face à l’ingratitude supposée envers les efforts du gouvernement pour réinstaurer les bourses dans un délai de quatre mois, malgré la crise économique.
Malgré les tensions, le versement des bourses devrait commencer sous peu, avec une enveloppe budgétaire annuelle de 12 milliards de FCFA allouée par le gouvernement. Cette initiative, bien que controversée, montre la volonté de l’État de soutenir l’éducation, même si la méthode choisie reste sujette à débat.