Dans la nuit du 12 au 13 janvier, le Conseil constitutionnel sénégalais a révélé une liste provisoire de 21 candidats pour l’élection présidentielle du 25 février. Cette annonce, bien que temporaire, suscite déjà des réactions, notamment l’absence notable du principal opposant, Ousmane Sonko. La liste définitive est attendue pour le 20 janvier.
La sélection provisoire inclut des figures politiques de premier plan. Parmi elles, l’actuel Premier ministre Amadou Ba, représentant le pouvoir en place, ainsi que d’anciens chefs de gouvernement comme Idrissa Seck et Mahammed Boun Abdallah Dionne. D’autres, tels qu’Aly Ngouille Ndiaye, ancien ministre, figurent également. L’opposition voit la validation de candidats comme Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, et Karim Wade du PDS, marquant un changement par rapport au scrutin de 2019 où leurs candidatures avaient été rejetées.
Cette élection survient dans un climat politique particulièrement chargé. L’absence de Sonko, considéré comme un favori, et sa non-inclusion pour des raisons judiciaires, attire l’attention. Son parti, le Pastef, bien que dissous, continue de le soutenir fermement. D’autres candidats de son camp, tels que Bassirou Diomaye Faye et Cheikh Tidiane Dièye, ont réussi à se maintenir malgré les défis.
Cette présidentielle pourrait être historique de par le nombre record de candidats, dépassant celui de 2007. Elle ouvre la voie à une possible dispersion des voix, augurant d’un potentiel second tour. Les dissensions au sein même du camp présidentiel, avec des candidatures comme celles de Dionne et Ndiaye, pourraient affaiblir la position du candidat du pouvoir, Amadou Ba.
Le processus de validation des candidatures a suscité des controverses. Des candidats écartés, comme Aminata Touré et Bougane Gueye Dany, expriment leur frustration face au système de parrainage, perçu comme un filtre politique. Ils promettent de rester actifs, soulignant les défis de l’équité dans la compétition électorale.
Bien que 93 candidatures aient été initialement déposées, la liste est encore susceptible de changer. Les candidats écartés peuvent faire appel les 15 et 16 janvier, et le Conseil constitutionnel a jusqu’au 20 janvier pour finaliser la liste. Cela maintient un climat d’incertitude et d’anticipation autour des élections présidentielles sénégalaises.