Le décret paru le mardi 16 janvier dans le Journal officiel de la République française a révélé que Karim Wade, fils de l’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade, a officiellement renoncé à sa nationalité française. Cette décision est d’une importance capitale pour sa candidature à l’élection présidentielle sénégalaise prévue le 25 février.
Cette renonciation survient dans un contexte où la double nationalité de Karim Wade suscitait de vifs débats. En vertu de la Constitution sénégalaise, tout candidat à la présidence doit être exclusivement de nationalité sénégalaise, avoir au moins 35 ans et maîtriser la langue française. Ce changement de nationalité survient juste avant la validation finale des candidatures, soulignant l’engagement de Wade envers sa candidature.
Le contexte politique sénégalais est marqué par une stricte réglementation des candidatures présidentielles. Un recours avait été déposé par le député Thierno Alassane Sall pour contester la candidature de Wade, basé sur sa double nationalité. La Constitution sénégalaise met l’accent sur la nécessité pour les candidats à la présidence d’avoir une unique nationalité sénégalaise, une condition que Karim Wade devait remplir pour maintenir sa candidature.
La renonciation de Wade à sa nationalité française a été perçue comme une affirmation de son engagement envers la présidence sénégalaise. Il a lui-même considéré cette étape comme une “preuve supplémentaire de [sa] constance”. Toutefois, des questions demeurent quant à la validité de sa candidature lors de son dépôt en décembre, où il avait affirmé n’avoir que la nationalité sénégalaise.
La situation juridique reste complexe. Le mandataire de Wade, Maguette Sy, affirme qu’au moment du dépôt de la candidature, Wade n’était plus français. Cependant, cette affirmation est scrutée de près, tant par les opposants politiques que par le Conseil constitutionnel, qui doit encore examiner les pièces complémentaires.
À l’approche de l’annonce des candidats définitifs à l’élection présidentielle, le Conseil constitutionnel est confronté à plusieurs recours. Outre celui concernant Wade, d’autres candidats font face à des contestations, notamment ceux proches de l’opposant Ousmane Sonko. Les décisions du Conseil, attendues sous peu, auront un impact significatif sur la configuration finale de la course présidentielle.