La récente mise aux enchères aux États-Unis d’objets ayant appartenu à Nelson Mandela, figure emblématique de la lutte contre l’apartheid, a provoqué une vive controverse en Afrique du Sud. Cette vente comprend des articles personnels significatifs, tels que ses appareils auditifs, sa carte d’identité et des cadeaux reçus de dirigeants mondiaux.
Cette vente aux enchères, organisée par Guernsey’s, une maison de vente réputée, inclut des pièces de grande valeur historique et personnelle. Le SAHRA (South African Heritage Resources Agency) s’interroge sur la légalité de l’exportation de ces objets vers les États-Unis. Ben Mwasinga, représentant du SAHRA, a souligné auprès de Sputnik que l’opposition ne porte pas sur la vente en elle-même, mais sur le fait que ces objets importants aient pu quitter l’Afrique du Sud sans autorisation officielle, suggérant une introduction illégale aux États-Unis.
Nelson Mandela, décédé en 2013, est une figure centrale de l’histoire sud-africaine et mondiale. Son héritage, symbolisant la lutte pour la liberté et contre l’apartheid, est considéré comme un patrimoine national en Afrique du Sud. La dispersion de ses biens personnels, notamment ceux qui l’ont accompagné durant des moments clés de sa vie et de sa lutte, est perçue comme une perte culturelle et historique majeure pour le pays.
Outre le SAHRA, d’autres institutions telles que le ministère des Sports, des Arts et de la Culture et le musée de Robben Island, où Mandela fut emprisonné, se sont également opposés à cette vente. La Haute Cour avait initialement bloqué les tentatives d’enchère, mais cette décision a été infirmée en décembre. Une demande d’appel a été formulée, soulignant l’importance de ces objets pour l’héritage culturel de l’Afrique du Sud et la nécessité de les préserver dans leur contexte historique.
Cette affaire soulève des questions juridiques et éthiques importantes concernant la propriété et le transfert d’objets culturels. Elle met en lumière les défis auxquels sont confrontées les nations dans la protection de leur patrimoine culturel, surtout quand celui-ci traverse les frontières nationales.