Au cœur de l’actualité tchadienne, une révélation majeure met en lumière le rôle prépondérant de la rente pétrolière dans la consolidation du régime autoritaire au pouvoir. Selon une étude récente du Center on Global Energy Policy, les revenus générés par l’exploitation pétrolière, qui contribuent significativement à l’économie du pays, servent avant tout à renforcer les fondations d’un gouvernement peu enclin à partager ses bénéfices avec sa population.
Le Tchad, dont l’économie repose en grande partie sur l’exploitation pétrolière, voit ses richesses naturelles devenir des instruments politiques. Alors que le secteur pétrolier représente 30 % du PIB, 86 % des recettes d’exportation, et 62 % des recettes budgétaires, ces ressources financières sont utilisées pour asseoir l’autorité du régime en place. Cette situation perdure malgré les défis économiques internes et la pression internationale pour une gouvernance plus inclusive.
Le rapport souligne la capacité du gouvernement tchadien à naviguer habilement entre les exigences de réformes structurelles du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, et les intérêts de ses principaux créanciers. En restructurant sa dette, le Tchad a su maintenir son emprise sur le pouvoir, avec l’appui financier de pays comme la France, la Chine, et les Émirats Arabes Unis, désireux de préserver leurs intérêts géopolitiques tout en soutenant la stabilité régionale.
Cette stratégie de gouvernance, bien que bénéfique pour le maintien du statu quo politique, soulève des questions quant à son impact sur la population tchadienne. L’exploitation pétrolière, au lieu d’améliorer les conditions de vie des citoyens, semble alimenter la corruption et renforcer une gouvernance autoritaire, laissant une grande partie de la population dans le besoin.