Dans une démarche audacieuse révélée mardi soir par la télévision d’État ORTM, les autorités maliennes de transition ont annoncé avoir réussi à récupérer des données électorales essentielles, précédemment détenues par l’entreprise française Idemia. Cette opération de récupération a été justifiée par une accusation de « prise d’otage » des données par Idemia, entrainant le report sine die de la présidentielle initialement prévue en février.
Ce succès est le fruit d’un travail intense mené par une équipe de hackers maliens, opérant sous l’égide du « Comité technique des experts bénévoles ». Pendant trois semaines, ces derniers ont œuvré jour et nuit pour s’approprier les mots de passe de tous les serveurs concernés, permettant ainsi l’accès aux données Ravec, essentielles pour le recensement administratif et l’état civil.
L’annonce de cette opération survient dans un contexte de tension entre Bamako et l’entreprise Idemia, accentué par le report de l’élection présidentielle. Ce report avait été motivé par l’impossibilité d’accéder à ces données cruciales, illustrant les frictions entre la souveraineté nationale et les intérêts étrangers.
Le colonel Assimi Goïta, président de transition, et son gouvernement ont présenté le Mali Koura Biométrie, un nouveau fichier électoral, comme une solution souveraine et économique, marquant une étape significative vers l’autonomie électorale du Mali. Cette initiative est célébrée comme un triomphe national, avec la décoration des hackers impliqués pour leur patriotisme.
Malgré cette avancée, l’avenir du calendrier électoral malien reste incertain. Aucune nouvelle date n’a été fixée pour la présidentielle, laissant planer le doute sur le dénouement de cette période de transition. Les déclarations des autorités maliennes et les réactions internationales laissent entrevoir un chemin semé d’embûches vers la stabilité démocratique.
Tandis que les autorités françaises et Idemia restent pour l’instant silencieuses sur cette affaire, les enjeux autour de l’accès et du contrôle des données électorales soulignent l’importance de la souveraineté numérique dans les processus démocratiques. Ce cas met en lumière les défis liés à la gestion des élections dans un monde de plus en plus digitalisé, où la sécurité et l’intégrité des données deviennent cruciales.