Dans l’État de Sokoto, situé au nord-ouest du Nigeria, un nouvel acte de violence vient s’ajouter à une série alarmante d’enlèvements. Ce samedi 9 mars, quinze enfants, élèves d’une école islamique, ont été brutalement arrachés à leur quotidien par des hommes armés. Cet incident survient dans un contexte où le pays a déjà été ébranlé par deux enlèvements de masse en moins d’une semaine.
Ces enfants, enlevés tôt le matin, deviennent les dernières victimes d’une vague de violence qui semble ne pas connaître de fin. Avant ce tragique événement, le Nigeria a été le théâtre de deux autres enlèvements d’envergure. Dans la région du Borno, connue pour être un foyer d’activité des groupes jihadistes Boko Haram et de l’Iswap, plus d’une centaine de femmes et de jeunes filles ont été signalées disparues. Non loin, dans l’État de Kaduna, c’est une école qui a vu 280 de ses élèves emmenés de force dans la forêt par des assaillants, parmi lesquels figurent des enfants âgés de seulement 8 ans.
Ces événements tragiques s’inscrivent dans une longue série de défis sécuritaires auxquels le Nigeria est confronté depuis plusieurs années. Les enlèvements de masse, en particulier d’enfants et d’étudiants, sont devenus une tactique tragiquement commune parmi les groupes armés, qui cherchent à semer la terreur, à obtenir des rançons ou à exercer une pression politique. Le nord du pays, en particulier, est en proie à une insécurité grandissante, exacerbée par les actions de groupes jihadistes et de bandits armés.
Malgré ces sombres événements, il y a des signes d’amélioration dans certains États. Victor Abarchi, médiateur de la société civile et résident de l’État de Kaduna, témoigne d’une amélioration notable de la situation sécuritaire dans sa région. Selon lui, grâce à des efforts accrus des forces de sécurité et à une meilleure coopération communautaire, les enlèvements et les activités criminelles ont diminué, rendant les routes et les villages plus sûrs. Cette lueur d’espoir dans la lutte contre l’insécurité soulève des questions sur les mesures à prendre pour étendre ces succès à d’autres régions du Nigeria.
Face à cette situation, les autorités nigérianes, la communauté internationale et les acteurs locaux sont appelés à renforcer leur collaboration pour mettre fin à ces violences. Les efforts doivent se concentrer sur la protection des civils, en particulier des enfants, la lutte contre l’impunité des groupes armés et le renforcement des capacités des forces de sécurité. La reconstruction du tissu social et économique des communautés affectées est également cruciale pour prévenir de futures violences.
Alors que le Nigeria continue de faire face à ces défis sécuritaires, la communauté internationale doit rester vigilante et soutenir les efforts de paix et de sécurité. La protection des enfants et la garantie de leur droit à l’éducation sans peur doivent être au cœur des priorités. Le récent enlèvement à Sokoto n’est pas seulement un appel à l’action pour le Nigeria, mais un rappel de la nécessité d’une réponse globale et coordonnée à la crise sécuritaire qui frappe de nombreuses régions d’Afrique.