Trois jours seulement après que Bassirou Diomaye Faye a prêté serment en tant que cinquième président du Sénégal, le Premier ministre Ousmane Sonko a présenté son gouvernement, marquant le début d’une ère nouvelle. Cette équipe gouvernementale se compose de 25 ministres et cinq secrétaires d’État, formant une structure plus resserrée que celle de l’administration précédente dirigée par Macky Sall. En inaugurant son mandat, Ousmane Sonko a déclaré son intention de rompre avec les pratiques passées, soulignant une approche gouvernementale novatrice.
L’équipe de Sonko distingue par sa taille réduite et ses choix stratégiques dans l’attribution des ministères régaliens. Seuls deux membres éminents du parti du président, le Pastef, ont été nommés à des postes clés : Yassine Fall aux Affaires étrangères et Birhame Souley Diop à l’Énergie, le pétrole et les mines, signalant le début imminent de l’exploitation pétrolière. Cette répartition s’accompagne d’une présence remarquable de treize cadres du Pastef dans le cabinet, illustrant un équilibre entre le renouveau et la continuité.
Cette restructuration intervient dans un contexte de haute attente de la part de la population sénégalaise, souhaitant des réformes significatives et une amélioration de la gouvernance. La décision de réduire le nombre de ministres et de confier des rôles clés à des figures du parti présidentiel témoigne d’une volonté de concrétiser les promesses de campagne, tout en maintenant une certaine continuité dans l’administration.
L’introduction de personnalités apolitiques à des postes stratégiques, comme deux généraux aux ministères de la Défense et de l’Intérieur, révèle une stratégie visant à sécuriser la confiance de l’opposition et de la société civile. Cette démarche, interprétée par certains comme une ouverture, soulève néanmoins des inquiétudes quant à l’influence militaire au sein du gouvernement. Elle pose la question de l’équilibre entre innovation et prudence dans la gouvernance de Sonko, confrontée au défi de répondre aux attentes élevées tout en préservant la stabilité politique.