Au lendemain des célébrations marquant le trentième anniversaire du génocide des Tutsis, une polémique a éclaté suite aux déclarations d’Emmanuel Macron. Le président rwandais, Paul Kagame, lors d’une conférence de presse tenue à Kigali, a répondu aux remarques du président français concernant la responsabilité de la France dans ces événements tragiques. Macron, bien qu’absent physiquement à Kigali, a participé via une vidéo où il évoquait la nécessité de “regarder le passé en face”, sans toutefois réitérer les propos tenus par l’Élysée quelques jours auparavant.
L’origine de la controverse réside dans une citation de l’Élysée, diffusée avant la commémoration, suggérant que la France aurait pu, avec ses alliés, arrêter le génocide mais n’en a pas eu la volonté. Ce message a été perçu comme un aveu de responsabilité supplémentaire de la part de la France. Toutefois, cette assertion n’a pas été reprise dans la communication vidéo de Macron lors des commémorations, ce qui a soulevé des questions sur un éventuel revirement ou une erreur de communication de la part de l’Élysée.
Ce n’est pas la première fois que la France est confrontée à son rôle durant le génocide des Tutsis. En mai 2021, lors d’une visite à Kigali, Emmanuel Macron avait reconnu une responsabilité “accablante” de la France dans les événements de 1994, marquant un pas significatif dans l’admission des faits. Cette dernière communication semble toutefois semer le doute sur la position française, malgré les efforts précédents pour clarifier le rôle de la France dans cette période sombre.
Face à la polémique, Paul Kagame a choisi de minimiser l’incident, soulignant l’amélioration des relations entre le Rwanda et la France et l’importance de se concentrer sur les progrès futurs plutôt que sur les erreurs passées. Cette attitude vise à préserver la dynamique positive récemment établie entre les deux pays, en dépit des controverses pouvant émerger autour de la mémoire du génocide.