Le Conseil de sécurité des Nations Unies s’apprête à examiner, d’ici la fin avril 2024, la demande d’adhésion de la Palestine en tant que membre de plein droit. Cette initiative, qualifiée d’historique par l’ambassadeur palestinien, Riyad Mansour, marque la première fois que la candidature palestinienne atteint une telle étape dans le processus d’adhésion à l’organisation internationale.
L’Autorité palestinienne, actuellement dotée du statut d’État observateur non membre, aspire à une reconnaissance plus formelle au sein de la communauté internationale. Cette démarche s’inscrit dans un contexte particulièrement sensible, marqué par les récents bombardements à Gaza. Riyad Mansour espère que cette situation tragique contribuera à sensibiliser davantage la communauté internationale à la cause palestinienne. En revanche, la réaction d’Israël, par la voix de son ambassadeur Gilad Erdan, témoigne de l’ampleur des tensions, ce dernier critiquant vivement la décision du Conseil de sécurité d’examiner la demande palestinienne.
La procédure d’adhésion à l’ONU implique plusieurs étapes clés, débutant par une réunion à huis clos des quinze membres du Conseil de sécurité. Ce n’est qu’après un vote favorable de neuf membres, sans veto d’un membre permanent, que la Palestine pourrait espérer une recommandation positive. Toutefois, l’opposition probable des États-Unis, en raison de leur position historique et légale contre l’adhésion d’un État palestinien sans accord préalable bilatéral, pourrait constituer un obstacle majeur.
L’issue de cette demande d’adhésion revêt une importance cruciale non seulement pour la Palestine mais aussi pour la position internationale des États-Unis. La législation américaine, qui prévoit de cesser tout financement à l’ONU en cas d’adhésion d’un État palestinien, ainsi que la réticence d’Israël à accepter la solution à deux États, compliquent davantage le paysage politique. L’administration Biden se trouve ainsi face à un dilemme, entre son soutien affiché à une solution à deux États et les implications légales et diplomatiques d’un soutien à la demande palestinienne.
Dans ce contexte, la décision du Conseil de sécurité de l’ONU est attendue avec une grande anticipation, soulignant les profondes divisions internationales sur la question palestinienne. Les implications d’un veto américain, particulièrement dans le sillage des pertes humaines considérables dues au conflit récent à Gaza, pourraient non seulement affecter la position de Washington sur la scène mondiale mais aussi influencer de manière significative les relations internationales dans les années à venir.