Quelques jours seulement après le début de la campagne pour la présidentielle du 6 mai au Tchad, des voix s’élèvent parmi les candidats de l’opposition pour critiquer la manière dont la coalition Tchad Uni, soutenant le président de transition Mahamat Idriss Déby, mène sa campagne. Les opposants accusent le camp présidentiel d’utiliser de manière indue les ressources de l’État, allant des bâtiments publics aux véhicules officiels et aux forces de sécurité.
Les candidats de l’opposition détaillent leurs griefs en soulignant une exhibition ostentatoire des biens de l’État, utilisés comme un levier pour renforcer la campagne de Mahamat Déby. Brice Mbaimon Guedmbaye, du parti MPTR, et d’autres candidats ont observé une présence massive des forces de sécurité et l’usage de véhicules de luxe, normalement réservés aux fonctions étatiques, ce qui, selon eux, enfreint les articles 113 et 137 du code électoral.
Cette situation survient dans un contexte où le Tchad, en transition depuis la mort de l’ancien président Idriss Déby en 2021, tente de stabiliser sa scène politique. Les élections représentent un moment crucial pour la démocratie tchadienne, et l’utilisation équitable des ressources étatiques est essentielle pour garantir des conditions de campagne justes pour tous les candidats.
Malgré les défis et les tactiques d’intimidation alléguées par la coalition au pouvoir, les membres de l’opposition comme Théophile Bongoro restent résolus à poursuivre leur campagne. Ils espèrent que l’Agence nationale de gestion des élections interviendra pour assurer le respect du code électoral. Cette détermination souligne leur engagement envers une compétition électorale équitable et transparente.
L’opposition attend de l’Agence nationale de gestion des élections une action concrète pour modérer l’usage des moyens de l’État et rappeler tous les candidats à leurs obligations légales. Cette intervention est cruciale pour maintenir la confiance du public dans le processus électoral.
À ce jour, la coalition Tchad Uni n’a pas répondu aux accusations portées contre elle. Cette absence de communication de leur part laisse planer un voile d’incertitude sur la suite de la campagne et pose des questions sur l’équilibre des forces en présence à l’approche du scrutin.