Dans un mouvement diplomatique significatif, la Belgique a exhorté la République démocratique du Congo (RDC) à porter plainte contre le Rwanda devant la Cour internationale de justice (CIJ). Cette demande intervient dans l’espoir de résoudre de manière durable la crise qui s’aggrave entre les deux pays voisins.
Lors d’une conférence de presse tenue à Goma le 19 avril, l’ambassadrice belge à Kinshasa, Roxane de Bilderling, a souligné la nécessité pour la RDC de répondre aux violations des frontières internationales et au soutien du Rwanda au groupe rebelle M23. Elle a rappelé que des démarches similaires avaient déjà conduit à des succès judiciaires pour la RDC, notamment contre l’Ouganda, aboutissant à des compensations pour les préjudices subis.
Le fond du problème réside dans les tensions continues dans l’est de la RDC, exacerbées par l’implication présumée du Rwanda dans le soutien au M23, un groupe rebelle actif dans cette région. Ce soutien a été signalé par plusieurs rapports, y compris ceux des Nations Unies, et a exacerbé un conflit déjà complexe et meurtrier.
La stratégie de la Belgique consiste à encourager une solution judiciaire qui pourrait, selon l’ambassadrice de Bilderling, mettre une pression nécessaire sur les parties pour qu’elles cherchent des solutions pacifiques. La démarche auprès de la CIJ pourrait donc servir de levier pour inciter le Rwanda à reconsidérer son positionnement et ses actions dans la région.
Le contexte international est également tendu, avec des positions irréconciliables entre Kinshasa et Kigali malgré les efforts de médiation par des figures telles que Joao Lourenço, le président angolais. La situation est compliquée par les dénégations du président rwandais, Paul Kagame, qui rejette les accusations de soutien au M23, les qualifiant de “diffamation injustifiée”.
L’ONU et le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) rapportent que ce conflit a provoqué des déplacements massifs de populations, avec plus de 1,3 million de personnes ayant fui leurs foyers, résultant en environ 5,7 millions de déplacés internes dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri. Cette situation dramatique souligne l’urgence d’une intervention efficace et coordonnée pour mettre fin à ces violences.
Ce renforcement de la pression judiciaire et diplomatique pourrait représenter une nouvelle voie vers la pacification et la stabilisation de la région, en attente de réponses concrètes et d’actions internationales soutenues.