Le 9 juin, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a tenu des propos critiques à l’égard des médias lors d’une rencontre avec les jeunes de son parti politique, PASTEF, provoquant une indignation générale parmi les éditeurs de presse.
Lors de cet événement, Sonko a mis en garde les médias en les accusant de diffuser des rumeurs infondées, notamment sur la mutation du Général Souleymane Kandé en Inde. Il a déclaré : « Je dis, s’ils osent ou s’ils ont l’audace, qu’ils écrivent ce qu’ils avaient écrit ». Ces paroles ont été interprétées comme une menace par la presse locale.
Ce n’est pas la première fois que le Premier ministre critique ouvertement les médias. Depuis plusieurs mois, des tensions sont palpables entre le gouvernement et les entreprises de presse, accentuées par des rumeurs et des allégations de corruption. Les médias avaient déjà évoqué une possible brouille entre le Général Kandé et la Primature, sans preuve concrète.
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Seneweb a décrit ces propos comme « teintés de menaces », Senegal7 a parlé de « phobie embarrassante des médias », et SourceA a titré « tous en danger ». Le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (SYNPICS) a également dénoncé cette sortie.
Le président du Conseil des éditeurs de presse du Sénégal, Mamadou Ibra Kane, a vivement réagi en défendant la spécificité du secteur des médias et la nécessité d’une fiscalité adaptée. Il a contesté les accusations de pillage des deniers publics et a affirmé que les gouvernants manquent de vision pour le secteur.
Cette situation tendue entre le gouvernement et la presse pourrait avoir des répercussions importantes sur la liberté de la presse au Sénégal. Les entreprises de médias, déjà confrontées à des défis économiques, risquent de subir davantage de pressions politiques. Il sera crucial de surveiller l’évolution de cette relation et les éventuelles réformes qui pourraient être proposées pour apaiser les tensions.