Le rapport des experts de l’ONU sur la Centrafrique, publié le 14 juin, a suscité de vives critiques tant du gouvernement centrafricain que des rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC). Ce rapport se concentre sur les zones frontalières avec le Soudan et les liens avec les Forces de soutien rapide (FSR) d’Hemetti, ainsi que sur les conséquences de la guerre civile sur la Centrafrique.
Les autorités de Bangui ont rejeté les termes utilisés par les experts de l’ONU pour décrire Am Dafok, une ville frontalière avec le Soudan, qualifiée de « plaque tournante logistique » et de « ligne d’approvisionnement essentielle ». Le ministre de la Communication, Maxime Balalou, a déclaré que ces affirmations étaient « absolument fausses », ajoutant que les miliciens à la frontière sont désarmés et cantonnés, et que les seuls Soudanais présents en Centrafrique sont des réfugiés.
Depuis août 2023, plusieurs incursions des FSR ont été signalées dans le nord-est de la Centrafrique, selon les experts de l’ONU. Charles Bouessel, chercheur à l’International Crisis Group, indique que l’un des frères d’Hemetti aurait consolidé les lignes commerciales vers Bangui et Bambari. Ces mouvements soulèvent des questions sur la stabilité et la sécurité de la région.
Malgré un accord sécuritaire entre le gouvernement centrafricain et les FSR, ces derniers n’ont pas combattu les rebelles présents dans le nord-est de la Centrafrique. Au contraire, des experts de l’ONU rapportent que certains membres des FSR auraient été recrutés comme mercenaires pour le Soudan en échange d’armements. Cette conclusion a été formellement démentie par Ali Darassa, coordinateur militaire de la CPC.
Ali Darassa a assuré, dans un communiqué signé jeudi, que la CPC n’a jamais été sollicitée pour fournir des services aux FSR. Cette affirmation vise à dissocier la coalition des accusations portées par le rapport de l’ONU, marquant ainsi une position claire contre les conclusions des experts internationaux.
Le rapport de l’ONU a non seulement mis en lumière des dynamiques complexes et préoccupantes entre la Centrafrique et le Soudan, mais il a également révélé des divergences profondes entre le gouvernement centrafricain et les rebelles sur la situation sécuritaire et humanitaire à la frontière. Les contestations de ce rapport reflètent les tensions persistantes et les défis auxquels la région est confrontée.