Manuel Chang, ancien ministre des Finances du Mozambique, a été jugé coupable le 8 août 2023 par un tribunal fédéral de Brooklyn, aux États-Unis, dans le cadre du retentissant scandale de la « dette cachée » qui a secoué son pays. Cet événement marque une étape cruciale dans la lutte contre la corruption au Mozambique.
Chang, extradé vers les États-Unis en juillet 2023 après avoir été détenu en Afrique du Sud, était accusé d’avoir utilisé le système financier américain pour détourner une partie des fonds provenant d’une dette illégale contractée par des entreprises publiques mozambicaines. La justice américaine l’a reconnu coupable de fraude et de complot en matière de détournement de fonds, des infractions pour lesquelles il risque jusqu’à 20 ans de prison pour chaque chef d’accusation.
Ce scandale, qui remonte à 2013, avait vu des entreprises publiques mozambicaines contracter secrètement près de 2 milliards de dollars de dettes, officiellement destinées au développement de la pêche au thon. Cependant, une grande partie de cet argent avait disparu dans un réseau de corruption, et Manuel Chang avait personnellement signé ces prêts frauduleux. Cette affaire a plongé le Mozambique dans une crise économique profonde et a mis en lumière les défis de la gouvernance et de la transparence dans le pays.
Alors que Manuel Chang envisage de faire appel de cette condamnation, il risque de lourdes peines de prison aux États-Unis. Parallèlement, le Mozambique a remporté d’importantes victoires judiciaires, notamment contre le constructeur naval Privinvest, condamné à payer 825 millions de dollars pour corruption. Ces développements pourraient offrir une lueur d’espoir pour le redressement économique du pays, même si les défis restent considérables.
L’ancien ministre mozambicain se trouve désormais dans une situation délicate, alors qu’il attend la décision finale de la justice américaine. Son appel pourrait prolonger le processus judiciaire, mais la sévérité des accusations laisse peu de place à un dénouement favorable pour lui. Cette condamnation renforce l’idée que la communauté internationale est de plus en plus déterminée à lutter contre la corruption à grande échelle, même au-delà des frontières nationales.
L’issue de ce procès pourrait avoir des répercussions significatives pour le Mozambique, tant sur le plan économique que politique. La condamnation de Manuel Chang pourrait servir de signal fort aux dirigeants africains, rappelant l’importance de la transparence et de la responsabilité dans la gestion des affaires publiques.