Une nouvelle secousse a ébranlé la présidence guinéenne. Le colonel Mamadi Doumbouya, président de la transition, a procédé ce jeudi à un remaniement de son équipe en limogeant deux de ses conseillers. Les raisons invoquées sont graves : trafic d’influence pour l’un, et manque de résultats pour l’autre.
Les deux personnalités visées par cette décision sont des figures connues de l’appareil d’État. Bocar Baïla Ly, conseiller principal, a été écarté en raison d’allégations de trafic d’influence, une pratique qui gangrène souvent les hautes sphères du pouvoir en Afrique. Quant à Sékou Sanfina Diakité, chargé des dossiers énergétiques, il a été jugé inapte à remplir ses fonctions en raison de l’absence de résultats concrets dans un secteur crucial pour le développement du pays.
Ces limogeages s’inscrivent dans un contexte de lutte contre la corruption et l’inefficacité que le président Doumbouya a promis de mener depuis son arrivée au pouvoir par la force en septembre 2021. Le colonel, qui a promis une transition réussie vers un ordre civil, cherche ainsi à montrer sa détermination à assainir les institutions et à répondre aux attentes de la population.
Ces décisions fortes pourraient avoir plusieurs conséquences. Tout d’abord, elles témoignent de la volonté du président à imposer une nouvelle gouvernance, plus transparente et plus efficace. Cependant, elles pourraient également susciter des remous au sein de l’appareil d’État et fragiliser davantage la transition. Il reste à voir si ces limogeages auront un effet dissuasif sur les autres membres du gouvernement et si les secteurs concernés par ces départs connaîtront une amélioration de leur fonctionnement.
Ces limogeages soulèvent également des questions sur la manière dont le président Doumbouya entend mener à bien sa promesse de transition. Si ces décisions sont populaires auprès d’une partie de l’opinion publique, elles pourraient également être perçues comme une manière de renforcer son pouvoir personnel et de marginaliser ses opposants.
Ces limogeages marquent un tournant dans la gouvernance de la Guinée. Ils témoignent de la volonté du président Doumbouya de mettre en œuvre des réformes profondes, mais ils soulèvent également des interrogations sur les méthodes employées et les conséquences à long terme de ces décisions.