Une cour militaire en République Démocratique du Congo (RDC) a prononcé la peine de mort contre 37 personnes, dont un citoyen canadien, pour leur participation présumée à une tentative de coup d’État. Ce verdict intervient après un procès qui s’est tenu depuis juin, au cours duquel les accusés ont été jugés pour tentative de coup, terrorisme et association criminelle.
Cette décision de la cour, présidée par le juge Freddy Ehuma à Kinshasa, a suscité de vives réactions. Les accusés, parmi lesquels figurent également un Britannique, un Belge et trois Américains, ont cinq jours pour faire appel. Quatorze personnes ont été acquittées lors du procès. Le ministère des Affaires mondiales du Canada a confirmé l’implication d’un citoyen canadien et indiqué offrir une assistance consulaire.
L’avocat des six accusés étrangers, Richard Bondo, a rapidement annoncé son intention de contester le verdict. Selon lui, les conditions du procès, notamment le recours à des interprètes inadéquats, ont compromis la défense. Il remet également en question la légalité de la peine de mort, bien que celle-ci ait été réinstaurée en RDC plus tôt cette année après plus de 20 ans de moratoire.
Cette condamnation fait suite à une tentative avortée de coup d’État en mai, orchestrée par Christian Malanga, un opposant politique peu connu. L’attaque visait le palais présidentiel et un proche allié du président Félix Tshisekedi. Malanga a été tué lors de son arrestation, après avoir diffusé l’assaut en direct sur les réseaux sociaux. Son fils de 21 ans, Marcel Malanga, un citoyen américain, ainsi que deux autres Américains, ont été condamnés dans le cadre de cette tentative.
Durant le procès, Marcel Malanga a affirmé avoir été contraint par son père de participer à l’attaque, sous la menace de mort. Des membres de la milice ont également témoigné avoir été trompés par Christian Malanga, croyant initialement œuvrer pour une organisation bénévole.
La mère de Marcel, Brittney Sawyer, continue de défendre l’innocence de son fils. Depuis son arrestation, elle a mis en place des campagnes de collecte de fonds pour subvenir à ses besoins en prison, où il souffre d’une maladie du foie. Le département d’État américain, tout en suivant de près l’affaire, n’a pas encore désigné les trois Américains comme étant “détenus injustement”, réduisant ainsi les chances de négociation pour leur libération.
La condamnation à mort de ces accusés s’inscrit dans un contexte plus large de répression face aux violences en RDC. Le rétablissement de la peine capitale cette année vise à endiguer les attaques militantes, bien que son application reste controversée. Les précédentes exécutions en RDC ont été réalisées par peloton d’exécution, et il reste à voir si cette peine sera effectivement appliquée.