Le gouvernement canadien a annoncé, le mercredi 18 septembre, un changement majeur dans ses politiques d’immigration. Ottawa a décidé de limiter le recrutement de travailleurs temporaires et d’étudiants étrangers, citant des préoccupations liées au logement et aux services publics surchargés. Ce revirement marque une rupture avec les récentes campagnes visant à attirer de la main-d’œuvre à l’international pour répondre à la pénurie de travailleurs.
L’annonce a été faite par le ministre de l’Immigration, Marc Miller, qui a souligné que “venir au Canada est un privilège, pas un droit”. Ce discours reflète la nouvelle orientation du gouvernement, désormais plus soucieux des impacts de l’immigration temporaire sur l’économie et les infrastructures. Les entreprises qui dépendent fortement de travailleurs étrangers devront désormais revoir leurs stratégies de recrutement.
Cette décision intervient après des années de forte demande pour des métiers spécialisés, notamment dans les régions rurales, où des travailleurs temporaires ont souvent comblé des postes vacants. Soudeurs, mécaniciens et autres employés à bas salaire recrutés à l’étranger pourraient se voir refuser le renouvellement de leur permis de travail. Ce changement inquiète notamment les entreprises, qui ont déjà un fort pourcentage de travailleurs étrangers dans leurs effectifs, et qui risquent de perdre ces employés clés.
Les conséquences de cette nouvelle politique suscitent de nombreuses inquiétudes parmi les travailleurs temporaires et leurs défenseurs. Plusieurs immigrants craignent de se retrouver sans emploi ou sans permis de travail du jour au lendemain. Claire Launay, de l’Association “Le Québec, c’est nous aussi”, dénonce le manque de mesures de transition, soulignant que ces changements bouleversent les vies de milliers de personnes déjà installées au Canada.
Dans les prochains mois, les entreprises devront s’adapter à cette nouvelle réalité, notamment celles qui comptent plus de 60 % de travailleurs étrangers à bas salaire dans leurs équipes. Cette nouvelle orientation politique pourrait également entraîner une diminution de la population étudiante étrangère, qui contribuait jusque-là à dynamiser l’économie canadienne, particulièrement dans les secteurs en manque de main-d’œuvre.
Face à cette nouvelle réalité, le Canada devra redéfinir son approche de l’immigration. Si ces mesures réduisent la pression sur les infrastructures, elles pourraient également freiner l’économie, notamment dans les secteurs qui dépendent des travailleurs temporaires. Les perspectives sont donc incertaines pour de nombreux immigrants, en quête d’un avenir meilleur, mais désormais confrontés à des obstacles plus importants pour vivre et travailler au Canada.