La corruption coûte chaque année près de 50 milliards de dirhams (5,09 milliards $) au Maroc, représentant entre 3,5% et 6% du PIB, a annoncé Mohamed Bachir Rachdi (photo), président de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC), lors d’une conférence tenue le 8 octobre 2024.
Selon les informations rapportées par les médias locaux, M. Rachdi a révélé que 23% des entreprises marocaines ont été victimes d’actes de corruption l’année dernière, affectant principalement les processus d’octroi de licences, les autorisations, les marchés publics, ainsi que les recrutements dans des domaines stratégiques pour le développement économique.
Pour lutter contre ce fléau, les autorités marocaines ont mis en place des mesures judiciaires, notamment une ligne téléphonique directe permettant de signaler les délits de corruption. Ce dispositif a déjà conduit à l’arrestation de 243 personnes en flagrant délit. 716 affaires liées à des délits financiers ont été portées devant les tribunaux compétents. Malgré ces avancées, le président de l’ INPPLC souligne que ces efforts restent insuffisants face à l’ampleur de la situation.
Malgré d’importantes réformes, le Maroc peine à améliorer sa position dans les classements mondiaux de perception de la corruption (IPC), ces dernières années. En 2023, le pays a obtenu un score de 38 sur 100, passant de la 73e position en 2018 à la 97e place sur un total de 180 pays.
Bachir Rachdi a appelé à une meilleure coordination entre les institutions nationales, une transparence budgétaire accrue, et l’intégration de mesures spécifiques de lutte contre la corruption dans les budgets des différents départements. Ces réformes sont, selon lui, essentielles pour favoriser le développement du Maroc et rétablir la confiance des investisseurs ainsi que des citoyens dans les institutions publiques.