Les questions sur l’état de santé de Paul Biya continuent de grandir. Le président camerounais n’est pas rentré à Yaoundé dimanche dernier, contrairement à ce qui était prévu. Cette absence a renforcé les doutes sur sa santé, déjà mis en avant par ses récentes absences à des événements internationaux importants.
Dimanche dernier, les membres du parti RDPC et des groupes de jeunes avaient été discrètement mobilisés pour accueillir Paul Biya à l’aéroport de Yaoundé. Cependant, ils ont été informés d’annuler la mobilisation sans explication après que le président ne soit finalement pas rentré au Cameroun et soit resté en Europe. Aucune annonce officielle n’a été faite pour expliquer pourquoi le retour a été repoussé, ce qui a fait croître les rumeurs sur son état de santé.
Le président Biya est officiellement en Suisse pour continuer son séjour. Récemment, il a convoqué plusieurs ministres à Genève pour une réunion de travail. Cette réunion devait permettre de finaliser le budget, qui aurait dû être signé depuis début août. Cette situation inquiète les agences internationales, car les retards dans l’adoption du budget rendent plus difficile l’emprunt d’argent par le Cameroun sur les marchés financiers.
Pour répondre aux rumeurs grandissantes, les autorités camerounaises ont décidé d’interdire tout débat médiatique sur la santé de Paul Biya. Cependant, cette mesure a eu l’effet inverse et a augmenté les discussions. Avec l’élection présidentielle prévue en octobre 2025, les tensions sur la question de la succession ont aussi augmenté, révélant un climat de doute et d’inquiétude autour du chef de l’État.
L’absence prolongée de Paul Biya a remis sur la table la question de sa succession. Selon la Constitution camerounaise, c’est le président du Sénat qui doit assurer l’intérim. Mais Marcel Niat Njifenji, qui occupe ce poste, est presque nonagénaire et souvent hospitalisé à l’étranger. Cela montre que le pays n’est pas préparé à l’après-Biya, ce qui crée beaucoup d’incertitudes.
L’absence de plan clair pour une transition politique au Cameroun montre que le gouvernement n’a jamais préparé d’alternative publique. Paul Biya, qui est au pouvoir depuis 42 ans, a souvent écarté ceux qui avaient des ambitions présidentielles, ce qui laisse le Cameroun sans successeur évident. La question d’une alternance politique reste donc sensible, et l’incertitude persiste alors que son absence prolongée continue.