L’intelligence artificielle (IA) pourrait contribuer à hauteur de 1500 milliards de dollars au produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique d’ici 2030, selon Olumide Balogun, directeur de Google pour l’Afrique de l’Ouest. Il a fait cette déclaration lors du Sommet économique nigérian qui s’est tenu récemment à Abuja, la capitale du Nigeria.
Cette estimation de 1500 milliards de dollars met en lumière le potentiel considérable de l’IA pour transformer les économies africaines. En facilitant l’automatisation de nombreuses tâches, l’IA pourrait non seulement générer de la croissance économique mais aussi encourager la création d’emplois, l’innovation, et améliorer la productivité dans divers secteurs tels que l’agriculture, l’énergie, et la gestion des ressources naturelles.
Avec la pandémie de Covid-19, les pays africains ont été contraints d’accélérer leur transformation numérique. Bien que le continent suive à un rythme variable la cadence imposée par les pays du Nord, les initiatives se multiplient pour rattraper le retard. Par exemple, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) estime que l’IA pourrait contribuer à l’économie africaine à hauteur de 1200 milliards de dollars, une évaluation plus prudente comparée aux chiffres annoncés par Google.
La GSMA, association des opérateurs de téléphonie, a identifié les secteurs où l’IA pourrait avoir le plus grand impact en Afrique. L’agriculture, l’énergie, et la lutte contre le changement climatique sont en tête de liste. Les modèles d’IA prédictive sont largement utilisés pour des tâches comme la prévision météorologique, l’optimisation des rendements agricoles, et la gestion de la consommation énergétique. Ces applications démontrent la capacité de l’IA à apporter des solutions concrètes aux défis du continent.
Malgré l’enthousiasme entourant l’IA, les pays africains ne sont pas tous au même niveau d’adoption. Selon le rapport “Government AI Readiness Index 2023” d’Oxford Insights, les gouvernements des pays d’Afrique subsaharienne ont un score moyen de 30,16 sur 100 quant à leur préparation à intégrer l’IA, marquant une progression par rapport à l’année précédente. Cela montre que des efforts sont en cours, mais beaucoup reste à faire pour une adoption à grande échelle.
Il est crucial de souligner que l’adoption de l’IA doit être faite avec prudence. Certains observateurs appellent à une approche mesurée pour éviter les risques liés à une intégration trop rapide, notamment en ce qui concerne l’impact sur l’emploi et les inégalités sociales. Cependant, pour Olumide Balogun, l’IA représente une opportunité de dynamiser la créativité et d’améliorer la qualité du travail à travers l’établissement de standards.