La campagne électorale a débuté au Gabon pour préparer le référendum constitutionnel prévu le 16 novembre 2024. Ce jour-là, les Gabonais seront appelés à voter « oui » ou « non » pour approuver une nouvelle Constitution qui propose un régime présidentiel avec un mandat de sept ans, renouvelable une seule fois. L’enjeu est crucial, car ce projet ne fait pas l’unanimité parmi la population.
Le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, a appelé les citoyens à se mobiliser : « Gabonaises, Gabonais, je vous appelle à participer massivement à ce référendum, car notre seul ennemi est l’abstention ». Pour les militaires au pouvoir, cette campagne est très importante, car elle constitue leur première confrontation directe avec l’opinion publique depuis leur prise de pouvoir. Toutefois, de nombreuses critiques persistent, et l’adoption de la nouvelle Constitution est loin d’être assurée.
Ce projet de Constitution a été élaboré dans un contexte de grande fragilité politique au Gabon. Beaucoup de groupes, tels que le syndicat Dynamique unitaire, expriment leurs inquiétudes face à la concentration du pouvoir que ce projet pourrait engendrer. Roger Abessolo, président de Dynamique unitaire, a déclaré : « Dynamique unitaire s’est toujours battu pour un Gabon avec des institutions fortes. Mais ce projet favorise un homme fort à la tête du pays, pas des institutions solides ». Ces critiques mettent en évidence les désaccords persistants entre le gouvernement et certaines forces sociales et politiques.
Malgré ces critiques, certains soutiennent fermement le projet. Florentin Moussavou, le troisième vice-président de l’Assemblée nationale, a exhorté les Gabonais à voter massivement « oui », affirmant que cette nouvelle Constitution est « une des clés majeures pour permettre au Gabon de faire un bond en avant ». Pour le gouvernement, ce référendum est vu comme une opportunité de renouveau et un moyen d’assurer une meilleure gouvernance.
Cependant, le premier jour de la campagne s’est déroulé dans une ambiance relativement calme, sans l’effervescence habituelle pour ce type d’événement. Le gouvernement gabonais a décidé de concentrer ses efforts sur l’explication du projet de Constitution, en envoyant des équipes à travers le pays pour informer la population des avantages attendus de cette réforme.
Dans les jours à venir, la campagne devrait s’intensifier, avec des appels des deux camps à voter « oui » ou « non ». Cela montre que le pays est profondément divisé quant à la direction à prendre. Les observateurs estiment que le plus grand enjeu sera la participation des Gabonais, car une forte abstention pourrait affecter la légitimité du résultat. Ce référendum pourrait être un moment décisif pour l’avenir du Gabon et pourrait redéfinir l’équilibre politique du pays.