La COP29 s’ouvre sous des tensions internationalesLa 29e conférence sur le climat de l’ONU a commencé lundi à Bakou, en Azerbaïdjan, avec un appel fort à la coopération mondiale. La récente réélection de Donald Trump aux États-Unis met en danger les engagements climatiques internationaux, car Trump pourrait remettre en question les accords en place. Le responsable de l’ONU pour le climat, Simon Stiell, a insisté sur l’importance de la coopération mondiale pour surmonter les défis environnementaux. L’objectif principal de cette conférence, qui rassemble environ 51 000 participants, est de déterminer l’aide financière que les pays riches fourniront aux pays en développement pour lutter contre le changement climatique.
L’argent pour le climat au cœur des débatsL’un des grands sujets de cette COP29 est de fixer un nouveau montant pour l’aide climatique. Actuellement, cette aide s’élève à 116 milliards de dollars par an, mais les pays en développement demandent des milliers de milliards pour pouvoir se développer sans avoir à utiliser le charbon et le pétrole. Ils ont aussi besoin de soutien pour faire face aux conséquences du réchauffement climatique, comme les vagues de chaleur et les inondations. Cependant, beaucoup de pays riches estiment qu’un tel montant est irréaliste compte tenu de leurs ressources financières, ce qui laisse planer des doutes sur la capacité à tenir les promesses faites lors des précédentes conférences.
L’impact de la réélection de Trump sur le contexte politiqueLa réélection de Donald Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier prochain, inquiète de nombreux acteurs du climat. En effet, Trump pourrait décider de sortir les États-Unis de l’accord de Paris, tout comme il l’a déjà fait par le passé. Certains pays, comme l’Iran, le Yémen et la Libye, sont déjà en dehors de cet accord, adopté en 2015. L’accord de Paris vise à limiter le réchauffement climatique à 2°C, et idéalement à 1,5°C, par rapport aux niveaux de l’époque préindustrielle. Mais avec les récents événements climatiques extrêmes en 2024, atteindre ces objectifs semble de plus en plus compliqué.
Perspectives pour la COP29 et au-delàLes perspectives pour cette conférence restent incertaines, surtout avec l’absence de nombreux dirigeants importants. Emmanuel Macron, Olaf Scholz, et même le président brésilien Lula, qui accueillera la COP30 l’an prochain, ont annoncé qu’ils ne participeront pas. Malgré ces absences, les pays européens promettent de redoubler d’efforts pour compenser le retrait possible des États-Unis, mais tout le monde s’attend à des négociations difficiles. Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères, a d’ailleurs déclaré que “ces négociations ne seront pas simples”.
Les réticences des pays riches et la position de la ChineLes discussions à Bakou sont compliquées par les réticences des pays riches, qui font face à des budgets serrés. Beaucoup estiment aussi que la Chine et les pays riches en pétrole, comme ceux du Golfe, devraient contribuer davantage. Cependant, la Chine refuse de changer les règles établies par l’ONU, qui stipulent que seuls les pays développés doivent financer ces aides. Ces règles datent de plusieurs décennies, et ce désaccord risque de compliquer encore davantage les discussions.
Les critiques des ONG et les dilemmes éthiquesDe nombreuses ONG ont critiqué le choix de Bakou comme lieu de la conférence, en raison de la dépendance de l’Azerbaïdjan au pétrole, que les autorités locales appellent un “cadeau de Dieu”. De plus, certaines organisations dénoncent les arrestations de militants environnementaux sur place, ce qui pose la question des droits de l’homme. Simon Stiell a rappelé que le financement du climat n’est pas un acte de charité, mais une nécessité dans l’intérêt de tous les pays, qu’ils soient riches ou pauvres. Cette COP29 est un vrai test pour la capacité des pays du monde entier à agir ensemble face à l’urgence climatique.