Près de dix ans après l’accord de Paris de 2015, les représentants de près de 200 pays ont adopté des règles claires pour les marchés internationaux de crédits carbone lors de la COP29. Ces normes sont le résultat de discussions longues et difficiles, qui visaient à créer un cadre transparent et crédible pour l’évaluation et l’échange des crédits carbone, un mécanisme permettant de compenser les émissions de gaz à effet de serre.
Les crédits carbone permettent aux pays et aux entreprises de compenser leurs émissions en finançant des projets comme la reforestation ou les énergies renouvelables. Chaque crédit représente une tonne de CO₂ évitée ou capturée. Les nouvelles règles visent à préciser comment calculer ces réductions réelles, tout en évitant le double comptage, un problème où le même crédit pourrait être attribué à la fois à l’acheteur et au pays où le projet se déroule.
L’adoption de ces normes est une étape importante pour créer un marché mondial du carbone soutenu par les Nations unies, dans un contexte de négociations climatiques souvent compliquées. Depuis l’accord de Paris, il est devenu essentiel d’établir des règles uniformes pour renforcer la crédibilité et la transparence des crédits carbone, surtout avec la pression croissante pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
La mise en œuvre de cet accord pourrait renforcer la confiance dans les marchés de crédits carbone. Cependant, il reste des questions sur l’efficacité de ces mécanismes sur le terrain. Les prochaines étapes consisteront à surveiller la mise en pratique des normes et à ajuster les réglementations pour s’assurer que les crédits générés contribuent réellement aux objectifs climatiques.
Certains experts, comme Gilles Dufrasne de Carbon Market Watch, ont averti que le marché du carbone reste fragile. « Le marché carbone n’existe pas encore vraiment, car il manque des garanties sur la gouvernance et la protection des droits humains pour éviter des abus », explique-t-il. Les mécanismes volontaires ont déjà été impliqués dans des scandales où des projets n’ont pas tenu leurs promesses en matière de réduction d’émissions.
Malgré l’adoption de ces nouvelles normes, la confiance reste fragile. Certains observateurs critiquent la rapidité des négociations et les incertitudes autour de certains projets, notamment ceux qui pourraient être annulés à cause d’événements imprévus. Le marché des crédits carbone doit encore faire ses preuves pour devenir un outil efficace dans la lutte contre le changement climatique.