À la COP29, qui se tient actuellement à Bakou, quatre pays neutres en carbone ont annoncé la création d’une nouvelle alliance baptisée “G-Zero”. Le Bhoutan, le Suriname, le Panama et Madagascar se sont regroupés pour réclamer une reconnaissance officielle de leur statut unique et pour solliciter un soutien financier international destiné à maintenir leur rôle de puits de carbone, crucial pour la planète.
Cette initiative vise à obtenir un statut formel de la part des Nations unies, reconnaissant ces pays pour leur exemplarité en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Actuellement, aucun statut officiel n’existe pour les États qui, comme ces quatre pays, absorbent plus de CO2 qu’ils n’en émettent. Ces nations souhaitent que cette reconnaissance ouvre la voie à des avantages diplomatiques, et qu’elle leur permette de revendiquer une rétribution pour leur contribution à la protection de l’environnement.
Cette initiative émerge dans le contexte de la COP29, où les grandes puissances continuent de négocier un nouvel objectif financier collectif pour la lutte contre le réchauffement climatique. Si le Bhoutan a été neutre en carbone depuis 2009, d’autres pays, comme Madagascar, voient ce statut menacé par la déforestation et les incendies incontrôlés. Le G-Zero cherche à faire entendre la voix des petites nations qui ont su préserver leur environnement naturel, malgré les défis posés par la croissance démographique et l’industrialisation.
Le G-Zero souhaite assurer une neutralité carbone “pour toujours”, mais cela nécessite un soutien extérieur face aux risques croissants de perte de ce statut. La reconnaissance de leur statut permettrait à ces pays d’attirer davantage d’aide internationale et de ressources pour continuer à jouer leur rôle crucial dans la lutte contre le réchauffement climatique. Sans ces aides, notamment financières, Madagascar pourrait perdre son statut de pays négatif en carbone d’ici 2026, selon les dernières prévisions.
Max Andonirina Fontaine, ministre malgache de l’Environnement, a exprimé ses inquiétudes à Bakou, soulignant l’importance pour ces pays de conserver leur statut de puits de carbone, tout en poursuivant leurs objectifs de développement. Selon lui, malgré la volonté de contribuer positivement à l’effort environnemental mondial, la priorité reste de répondre aux besoins de base de la population : électrification, éducation, et sécurité alimentaire.
Le Bhoutan, de son côté, a mis en place des mesures drastiques pour maintenir au moins 60 % de couverture forestière, malgré le sacrifice de son développement agricole. Ce type d’effort n’est pas sans conséquence sur les économies locales, et nécessite un soutien accru de la communauté internationale. C’est dans cette optique que le G-Zero a appelé, à la tribune de Bakou, à un soutien technique et financier renforcé pour les pays vulnérables, afin de les aider à atténuer et s’adapter aux impacts du changement climatique, tout en poursuivant leur développement.