Le Mali a nommé un nouveau Premier ministre de transition : le général Abdoulaye Maïga. Le décret présidentiel qui l’a désigné a été annoncé le 21 novembre 2024 sur l’ORTM, la télévision publique du Mali. Cette décision est intervenue après la révocation de l’ancien Premier ministre, Choguel Maïga, et de tout son gouvernement, la veille. Peu après son éviction, Choguel Maïga a réagi de manière énergique sur les réseaux sociaux, montrant sa détermination à rester actif sur la scène politique.
Le général Abdoulaye Maïga est déjà connu pour avoir dirigé la primature par intérim lors de l’absence de Choguel Maïga, quand ce dernier avait des problèmes de santé. Avant sa nomination comme Premier ministre, Abdoulaye Maïga occupait le poste de ministre de l’Administration territoriale et était aussi le porte-parole du gouvernement. Même s’il ne faisait pas partie des cinq militaires qui ont organisé le coup d’État de 2020, il a su gagner la confiance des dirigeants et s’imposer comme une figure clé du régime de transition. Sa nomination au poste de Premier ministre n’est donc pas une surprise, puisqu’il était déjà un élément essentiel du pouvoir en place.
La situation politique au Mali reste compliquée, marquée par des tensions et des incertitudes. Depuis 2020, le pays traverse une période de changement après plusieurs coups d’État successifs. La nomination d’Abdoulaye Maïga arrive à un moment où les autorités de transition sont sous pression pour organiser des élections et restaurer l’ordre constitutionnel. Cependant, la prise de fonctions du général Maïga pourrait retarder à nouveau ces échéances, ce qui inquiète la classe politique ainsi que de nombreux citoyens maliens.
Le nouveau Premier ministre a pour mission de former un nouveau gouvernement de transition, mais beaucoup de questions demeurent. Qui seront les membres de ce gouvernement ? Quelles seront leurs missions et pour combien de temps ? Le général Abdoulaye Maïga, qui est connu pour ses discours fermes et son style direct, devra organiser les prochaines élections, notamment la présidentielle tant attendue. Mais certains pensent que ces changements risquent de prolonger encore la transition et de retarder le retour à un gouvernement élu.
Malgré son éviction, Choguel Maïga n’a pas l’intention de quitter la politique. Dans un message posté sur les réseaux sociaux juste après sa révocation, il a fermement rejeté les accusations de « trahison » faites contre lui par certains membres de la junte. Il affirme avoir toujours agi dans l’intérêt du Mali et se dit victime d’une « mission de déstabilisation » organisée par ses anciens alliés et des membres du gouvernement. Cette attitude montre qu’il cherche peut-être à se repositionner pour une future candidature à l’élection présidentielle.
Il reste à voir si les militaires au pouvoir laisseront Choguel Maïga poursuivre ses ambitions politiques. Pour l’instant, de nombreux opposants politiques et figures de la société civile sont emprisonnés pour des raisons bien moins graves. Les accusations de « trahison » et de « déstabilisation » contre Choguel Maïga pourraient mener à son arrestation ou à une assignation à résidence. Mais le mettre en prison pourrait aussi renforcer son image en tant que martyr, alors que le laisser libre pourrait affaiblir son influence politique. L’avenir de Choguel Maïga dépendra donc des décisions stratégiques des dirigeants militaires et de l’évolution de la situation judiciaire.