La semaine dernière, Nikola Spatafora, économiste principal au département Afrique du Fonds Monétaire International (FMI), s’est rendu au Cameroun pour parler des défis et opportunités économiques de l’Afrique subsaharienne. Lors de son entretien avec Investir au Cameroun, il a expliqué que pour faire grandir l’économie de la région de manière durable, il est essentiel d’investir dans le capital humain, notamment l’éducation.
L’Afrique subsaharienne a une population jeune qui grandit rapidement, ce qui est un atout majeur. Cependant, cela pose aussi des défis pour créer assez d’emplois de qualité pour tous ces jeunes. Selon Spatafora, il est crucial de donner aux jeunes les compétences nécessaires pour réussir et de soutenir les petites entreprises en facilitant l’accès aux financements et en simplifiant les règles. Des secteurs comme l’agriculture moderne, l’industrie manufacturière, ainsi que les services financiers et de télécommunications, ont beaucoup de potentiel pour créer des emplois de bonne qualité.
Pour la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), qui dépend beaucoup des revenus du pétrole, il est très important de diversifier l’économie pour mieux résister aux crises futures. Depuis la chute des prix du pétrole en 2014-2015, ces pays ont vu leur dette augmenter. Spatafora recommande donc de stabiliser l’économie et de renforcer les budgets pour préparer l’avenir. Il conseille aussi d’augmenter les recettes fiscales, tout en prenant soin de protéger les populations les plus vulnérables, et d’investir dans les infrastructures et l’éducation.
Les subventions aux carburants sont souvent critiquées car elles coûtent cher et ne profitent pas vraiment aux plus pauvres. Spatafora pense qu’il faudrait plutôt investir cet argent dans des secteurs comme la santé, l’éducation et les infrastructures. Il suggère de renforcer la protection sociale et d’adopter des politiques fiscales plus équitables pour que les réformes ne défavorisent pas les plus démunis. Pour lui, il est essentiel de s’assurer que les ménages vulnérables soient bien protégés.
Réduire les inégalités entre les hommes et les femmes est aussi très important pour une croissance économique inclusive. Selon le FMI, si les femmes étaient autant impliquées dans l’économie que les hommes, le PIB de certains pays africains pourrait augmenter de 10 à 30 %. Spatafora reconnaît que des progrès ont été faits, mais il reste encore des obstacles, notamment en ce qui concerne l’accès des femmes aux services financiers.
Pour conclure, Nikola Spatafora est plutôt optimiste quant aux perspectives de l’Afrique subsaharienne. Il pense que la région a un potentiel énorme pour surmonter ses défis économiques, à condition de mettre en place des réformes structurantes et inclusives. L’avenir économique de l’Afrique subsaharienne dépendra de sa capacité à transformer ses défis en opportunités et à bien gérer ses ressources.
#civedu L'avenir économique de l'Afrique Subsaharienne repose sur sa capacité à transformer ses défis en opportunités de développement durable. https://t.co/sWFEFAgxZZ
— Antoine MIAN, Ph.D. (@MIANSEH) November 18, 2024