Le Tchad est un acteur important de l’élevage en Afrique centrale, et possède un énorme potentiel pour mieux tirer profit de sa production de bétail. Le pays a plus de 120 millions de têtes de bétail, mais la plupart sont exportées vivantes. En transformant cette production en viande, le Tchad pourrait créer plus de valeur ajoutée et répondre à la demande croissante en produits transformés dans la région.
Un rapport de la Banque mondiale, publié en juin dernier et intitulé “Chad’s Livestock: Securing Cross-Border Value-Chain Post-COVID-19”, montre que le Tchad a un avantage considérable. Avec une demande croissante pour des produits transformés, le pays pourrait augmenter ses revenus en développant des infrastructures pour transformer la viande sur place.
Traditionnellement, le Tchad exporte du bétail vivant vers les pays voisins. En 2019, les importations de bétail dans la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) étaient inférieures à 50 millions de dollars, alors que les importations de viande et d’abats comestibles dépassaient les 350 millions de dollars. Cela montre qu’il y a une grande opportunité pour le Tchad de faire plus de profit en exportant de la viande transformée plutôt que du bétail vivant.
Pour tirer parti de cette opportunité, le Tchad doit investir dans des infrastructures modernes comme des abattoirs et des systèmes de réfrigération pour exporter de la viande transformée. Ces investissements permettraient aussi de réduire les risques liés à la sécurité des transports transfrontaliers. En plus, la position géographique du Tchad, proche de pays comme le Nigeria, le Gabon et le Congo, est un atout pour développer le commerce de la viande dans la région.
La Banque mondiale indique que les échanges commerciaux entre les pays de la région pourraient être renforcés avec des politiques favorables aux produits animaux transformés. La suppression des barrières tarifaires et non tarifaires pourrait aider le Tchad à concurrencer les fournisseurs actuels comme les États-Unis, le Brésil et plusieurs pays européens.
Actuellement, le marché de la CEEAC dépend des importations de viande en provenance de pays occidentaux. Pour changer cette situation, le Tchad doit investir dans la transformation locale et maîtriser la logistique. Cela permettrait au Tchad de diminuer sa dépendance aux exportations de bétail vivant et de renforcer son rôle comme fournisseur majeur de viande en Afrique.