La nomination de Marco Rubio au poste de secrétaire d’État américain par l’administration Trump pourrait avoir de grandes conséquences sur les relations entre les États-Unis et l’Afrique. Beaucoup d’analystes pensent que, comme par le passé, l’Afrique ne sera pas une priorité pour Washington. Rubio, qui est connu pour être strict en matière de politique étrangère, pourrait pousser la politique américaine à se concentrer principalement sur la compétition stratégique avec des pays comme la Chine et la Russie.
Comme diplomate principal de l’administration Trump, Rubio devrait soutenir la politique “America First” (L’Amérique d’abord) du président. Cela signifie que l’aide étrangère sera surtout orientée vers ce qui est bon pour les intérêts américains. En pratique, cela voudrait dire que l’aide à l’Afrique se concentrerait principalement sur des aspects de sécurité et sur l’accès aux ressources stratégiques, au lieu de soutenir le développement économique ou l’humanitaire. Pour Rubio, il est évident que les États-Unis doivent rivaliser avec la Chine, qui est devenue un partenaire économique majeur en Afrique.
Traditionnellement, l’Afrique n’a jamais été une priorité importante pour les récentes administrations américaines. Pendant le mandat de Trump, les budgets pour des programmes comme la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme avaient été menacés de fortes réductions, avant d’être sauvés par le Congrès. Ce manque d’intérêt montre une tendance que Rubio pourrait bien continuer. Ses positions fermes et ses critiques contre certains pays africains, comme l’Éthiopie, montrent où se situent ses priorités.
Pour l’avenir, il est probable que les relations entre les États-Unis et l’Afrique deviennent principalement basées sur des échanges “transactionnels”. L’aide militaire, par exemple, pourrait se limiter à quelques pays considérés comme des partenaires stratégiques importants, tels que le Kenya ou le Nigeria, qui ont été de bons alliés des États-Unis par le passé. Pour les autres pays, l’accent sera mis sur la rivalité avec des puissances comme la Russie, ce qui pourrait influencer les coopérations futures et laisser certains pays sans soutien.
La politique de Rubio pourrait poser des problèmes, surtout à cause de son opposition ferme à la Chine. Beaucoup de pays africains profitent actuellement de bonnes relations avec à la fois les États-Unis et la Chine. Mais si les tensions entre les deux puissances augmentent sous la direction de Rubio, certains pays pourraient être forcés de choisir un camp, ce qui pourrait créer des tensions internes. La plupart des pays africains veulent rester en bons termes avec les deux grandes puissances et éviter d’être pris dans un conflit.
Il est peu probable que les engagements sociaux et sécuritaires des États-Unis en Afrique changent beaucoup sous Rubio. Par contre, la façon de parler et de traiter les relations pourrait devenir plus agressive, ce qui pourrait rendre les relations diplomatiques plus difficiles. Selon Amaka Anku du groupe Eurasia, l’engagement des États-Unis en Afrique sous Rubio pourrait se limiter à des actions ponctuelles, au lieu de se traduire par une vraie stratégie de long terme.