Le principal opposant à l’élection présidentielle en Namibie, Panduleni Itula, a annoncé samedi 30 novembre qu’il ne reconnaîtrait pas le résultat des élections. Selon lui, des problèmes d’organisation ont empêché de nombreux électeurs de voter, ce qui remet en cause la crédibilité du processus électoral.
Panduleni Itula, candidat du parti IPC (Patriotes Indépendants pour le Changement), a accusé la Commission électorale de Namibie de ne pas avoir garanti un scrutin juste et équitable. Il a déclaré qu’il ne reconnaîtrait pas les résultats, peu importe l’issue. Les élections ont duré quatre jours et se sont terminées samedi soir. À Windhoek, la capitale, des centaines de personnes ont fait la queue pendant des heures, parfois jusqu’à douze heures sous un soleil intense, pour pouvoir voter.
Les problèmes rencontrés pendant le scrutin sont dus à des difficultés logistiques. La Commission électorale a mentionné une pénurie de bulletins de vote et la surchauffe des tablettes électroniques utilisées pour vérifier l’identité des électeurs, ce qui a allongé les files d’attente. Beaucoup de jeunes, qui représentent 42 % des 1,5 million d’électeurs, ont participé. Ils sont particulièrement préoccupés par le chômage et les inégalités sociales qui touchent la Namibie.
Lors d’une conférence de presse, Panduleni Itula, qui est un ex-dentiste et avocat de 67 ans, a demandé que les élections soient annulées et un nouveau vote organisé. Il estime que les élections actuelles ne permettent pas aux citoyens namibiens de véritablement exercer leur droit démocratique. Cette contestation survient alors qu’il est en compétition directe avec Netumbo Nandi-Ndaitwah, candidate du parti au pouvoir, la Swapo.
La compétition entre Itula et Nandi-Ndaitwah est très intense. Lors des dernières élections en 2019, Panduleni Itula était arrivé en deuxième position avec 29,4 % des voix, alors qu’il se présentait sans le soutien d’un parti. La situation actuelle laisse penser qu’un deuxième tour pourrait être nécessaire, surtout après que le président Hage Geingob, décédé en février, ait été réélu de justesse en 2019 avec seulement 56 % des voix.
La Namibie, souvent vue comme un exemple de stabilité et de démocratie en Afrique australe, traverse actuellement l’une des crises politiques les plus graves depuis son indépendance en 1990. La contestation de Panduleni Itula et les nombreux problèmes rencontrés lors du processus électoral soulèvent des questions importantes sur la capacité du pays à organiser des élections transparentes. L’avenir de la Namibie est donc incertain dans les mois à venir.