Amadou Damaro Camara, l’ancien président de l’Assemblée nationale de Guinée, a été condamné à quatre ans de prison et à une amende de cinq milliards de francs guinéens. La Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) l’a trouvé coupable de détournement de fonds publics et de corruption. Ce procès a duré plusieurs mois et concernait aussi cinq autres personnes accusées.
Après de longs mois de procès, le verdict a provoqué des réactions diverses. Le procureur de la CRIEF, Aly Touré, a exprimé sa satisfaction face à cette décision. Selon lui, les preuves présentées devant la cour ont confirmé la culpabilité d’Amadou Damaro Camara. Même s’il avait initialement demandé une peine de cinq ans, il a salué la condamnation de quatre ans, en insistant sur l’importance de lutter contre la corruption et de protéger les ressources publiques.
Amadou Damaro Camara était le président de l’Assemblée nationale sous le régime d’Alpha Condé, qui a été renversé par un coup d’État militaire en 2021. Depuis, la Guinée est dirigée par une junte qui a promis de mettre fin à la corruption dans l’administration publique. La CRIEF, créée pour poursuivre les cas de corruption, a intensifié son action pour restaurer la confiance des citoyens dans les institutions du pays. Cette condamnation est présentée comme un exemple de la détermination de la junte à tenir ses promesses.
L’avocat d’Amadou Damaro Camara, Me Lancéi Doumbouya, a affirmé que cette condamnation est injuste et qu’aucune preuve solide n’a été apportée pour justifier une telle décision. La défense prévoit donc de faire appel, ce qui laisse penser que le combat juridique est loin d’être terminé et que d’autres audiences vont suivre.
Dans le même procès, Michel Kamano, qui était le trésorier du Parlement, a été jugé en son absence, car il ne se trouve pas en Guinée. Il a été condamné à cinq ans de prison et à une amende de quatre milliards de francs guinéens. Un mandat d’arrêt a été lancé contre lui, ajoutant une autre dimension à ce dossier de corruption impliquant plusieurs anciens responsables du Parlement.
Pour les autorités actuelles, ce verdict est un message fort à l’intention de tous les responsables publics. La CRIEF affirme que toute personne accusée de corruption devra en répondre devant la justice. Ce jugement marque un tournant dans la gestion des affaires publiques en Guinée. Le cas d’Amadou Damaro Camara et de Michel Kamano pourrait dissuader d’autres fonctionnaires de commettre des actes de corruption. La suite des procédures, notamment l’appel de la défense, sera suivie de près par l’opinion publique et par les observateurs internationaux.