Dans un tournant inattendu, le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a décrété la loi martiale le mardi 3 décembre, invoquant la nécessité de protéger le pays des “forces communistes nord-coréennes”. Cette décision, annoncée en plein débat parlementaire tendu autour du budget national, a rapidement provoqué une levée de boucliers au sein de l’opposition, qui considère la mesure illégale et appelle à une mobilisation massive pour bloquer son application.
Yoon Suk-yeol, dans une allocution télévisée surprise, a déclaré que la loi martiale était indispensable pour protéger la Corée du Sud des menaces internes et externes. Accusant l’opposition de paralyser le gouvernement pour des intérêts politiques et personnels, il a ordonné l’interdiction de toutes les activités politiques et la mise sous scellés du Parlement. Des hélicoptères ont même été vus sur le toit du Parlement, illustrant la fermeté des mesures prises. L’opposition, de son côté, a réagi vivement en dénonçant une tentative de museler le débat démocratique.
Cette annonce intervient alors que la Corée du Sud est plongée dans une profonde crise politique autour du projet de budget du gouvernement pour l’année prochaine. Les tensions entre le parti au pouvoir et le Parti démocrate, qui détient une majorité au Parlement, se sont intensifiées, les députés de l’opposition ayant récemment approuvé un budget réduit par rapport aux propositions initiales. Ce climat conflictuel a exacerbé les tensions, et le président Yoon semble avoir choisi la voie de la confrontation pour contrer ce qu’il perçoit comme une menace à l’ordre démocratique.
Face à la proclamation de la loi martiale, le chef de l’opposition, Lee Jae-myung, a appelé les citoyens à se rassembler devant le Parlement pour exprimer leur désaccord. Qualifiant la loi martiale d'”illégale”, il a exhorté la population à rejoindre les députés de l’opposition pour faire front commun contre ce qu’il considère comme une tentative de renverser l’ordre démocratique du pays. La mobilisation populaire pourrait conduire à une escalade des tensions et des affrontements entre les partisans du gouvernement et ceux de l’opposition.
À l’étranger, la situation en Corée du Sud suscite une inquiétude grandissante. La Chine a rapidement conseillé à ses ressortissants de rester calmes et d’éviter de s’impliquer dans les manifestations, tandis que les États-Unis et le Royaume-Uni ont annoncé surveiller de près l’évolution des événements. Washington, en particulier, a indiqué être en contact étroit avec Séoul pour évaluer les conséquences potentielles de cette crise sur la stabilité de la région.
L’issue de cette confrontation reste incertaine. Le président Yoon semble déterminé à imposer son autorité et à rétablir ce qu’il considère comme la “normalité” en Corée du Sud. Cependant, avec l’opposition mobilisée et des milliers de citoyens descendant dans la rue, le pays se trouve à un tournant critique. La manière dont cette crise sera résolue pourrait définir l’avenir de la démocratie sud-coréenne, alors que la communauté internationale retient son souffle face à ce développement alarmant.