Lors du sommet de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à Malte, la présence du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a provoqué beaucoup de contestations. C’était son premier déplacement dans un pays de l’Union européenne depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022. Sa présence a mené à une confrontation directe avec les responsables des pays occidentaux, et le chef de la diplomatie ukrainienne, Andriï Sybiga, l’a publiquement appelé “criminel de guerre”.
La rencontre du 5 décembre a été marquée par des discussions tendues entre Lavrov et les représentants des pays occidentaux, dont le secrétaire d’État américain Antony Blinken. Lavrov a accusé les pays occidentaux d’ignorer les avertissements du président russe Vladimir Poutine, prévenant du risque d’une “guerre chaude”. En réponse, plusieurs diplomates, notamment ceux de la Pologne et de la Lettonie, ont quitté la salle pour manifester leur refus d’écouter Lavrov.
Ce sommet a lieu dans un contexte de très fortes tensions liées à l’invasion de l’Ukraine par la Russie et aux difficultés diplomatiques entre l’Est et l’Ouest. L’OSCE, créée en 1975 pour réduire les tensions entre l’Est et l’Ouest pendant la guerre froide, est aujourd’hui bloquée par des conflits internes. La Russie accuse souvent l’OSCE d’être influencée par l’Otan et l’Union européenne, rendant très compliquées les décisions collectives qui doivent être prises à l’unanimité des 57 membres.
L’avenir de l’OSCE semble incertain. Depuis septembre, plusieurs postes importants, dont celui de secrétaire général, sont vacants car aucun accord n’a été trouvé sur leurs successeurs. Le sommet de Malte devait aussi décider des prochaines présidences de l’organisation pour 2026 et 2027, mais rien n’a été résolu jusqu’à présent.
Les responsables des pays occidentaux présents à Malte ont été très critiques envers la Russie. Antony Blinken a accusé Lavrov de diffuser un “tsunami de désinformation”. Le ministre polonais Radoslaw Sikorski a demandé que la Russie soit suspendue de l’OSCE tant qu’elle continue sa “guerre brutale” contre l’Ukraine, une demande qui a été soutenue par plusieurs autres pays.
Sergueï Lavrov, de son côté, a essayé de défendre la position de la Russie. Il a accusé les États-Unis de vouloir déstabiliser le continent eurasiatique et a dit que la “nouvelle guerre froide” risquait de devenir un conflit ouvert. C’était la première fois depuis le début de la guerre en Ukraine que Lavrov participait au même événement que son homologue ukrainien, montrant à quel point les relations internationales se polarisent, avec une Russie de plus en plus isolée diplomatiquement.