Apple a annoncé qu’elle ne s’approvisionnerait plus en minerais technologiques provenant de la République démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda. Cette décision fait suite à des accusations de Kinshasa, qui soupçonne la multinationale d’utiliser des « minerais de conflit », contribuant à alimenter des violences dans la région.
Face à ces accusations, Apple a nié tout recours à des minerais liés aux conflits. Elle affirme que ses fournisseurs ont été sommés de cesser toute transaction avec des acteurs de la région. Pourtant, aucun rapport indépendant ne confirme cette rupture totale. La déclaration d’Apple intervient alors que des plaintes pénales ont été déposées contre ses filiales en France et en Belgique.
Depuis avril 2024, le gouvernement congolais intensifie ses efforts pour exiger des comptes à Apple, mettant en cause la traçabilité de ses chaînes d’approvisionnement. Ces actions s’inscrivent dans un contexte où les minerais technologiques, tels que le tantale et le tungstène, sont essentiels à l’industrie, mais souvent associés à des violations des droits de l’homme dans les zones de conflit.
La décision d’Apple pourrait modifier les relations commerciales avec la région et accentuer la pression sur d’autres entreprises technologiques. Cependant, il reste à voir si cela suffira à répondre aux demandes de la RDC. Kinshasa, de son côté, espère obtenir des compensations financières ou un renforcement des mécanismes de traçabilité.
Entre 2009 et 2022, Apple affirme avoir écarté 163 fonderies et raffineries non conformes de sa chaîne d’approvisionnement. Mais pour le gouvernement congolais, cette transparence reste insuffisante. Les nouvelles preuves annoncées par les avocats de la RDC pourraient intensifier les procédures judiciaires en cours.
La RDC et le Rwanda demeurent des acteurs majeurs dans l’approvisionnement mondial en minerais stratégiques. Le désengagement d’Apple pose des questions sur les impacts économiques locaux et sur la durabilité des approches actuelles visant à éviter l’exploitation abusive. Les conséquences pour les autres acteurs de l’industrie technologique seront également à surveiller.